Guerre contre le terrorisme : Obama change de stratégie

Le président Barack Obama a annoncé jeudi 23 mai un encadrement de l’usage des drones armés et de nouvelles mesures pour tenter de parvenir à la fermeture de la prison militaire de Guantanamo, dans un long discours consacré à la stratégie antiterroriste des Etats-Unis.

Barack Obama change de stratégie antiterroriste. © AFP

Barack Obama change de stratégie antiterroriste. © AFP

Publié le 24 mai 2013 Lecture : 3 minutes.

Barack Obama, intervenant devant l’université de défense nationale à Washington, a indiqué qu’il avait signé un nouveau mémorandum énonçant les circonstances dans lesquelles son pays pouvait avoir recours à des frappes d’aéronefs sans pilotes à l’étranger.

Ce mémorandum dispose que les personnes visées par ces bombardements doivent représenter une menace "imminente" contre les Américains, et précise que ces actions ne peuvent avoir lieu que si le suspect en question ne peut être facilement capturé.

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"Le recours aux drones est sévèrement encadré", a fait remarquer le président. "Les Etats-Unis n’utilisent pas de frappes lorsque nous avons la possibilité de capturer des terroristes, notre préférence est toujours de les capturer, de les interroger et de les poursuivre en justice", a-t-il assuré.

"Nous agissons contre des terroristes qui représentent une menace continuelle et imminente contre les Américains, et lorsque d’autres gouvernements ne sont pas capables de réagir à cette menace", a-t-il assuré.

Risque de victimes civiles

"Avant qu’une frappe ne soit effectuée, il doit y avoir une quasi-certitude qu’aucun civil ne sera tué ou blessé", a-t-il ajouté. Mais M. Obama a aussi remarqué qu’il devait peser le risque de victimes civiles avec celui des victimes d’attentats en préparation.

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Il est par ailleurs revenu sur le cas d’Anwar Al-Aulaqi, au lendemain de l’aveu par son gouvernement qu’il était responsable de la mort de l’imam radical américano-yéménite dans un bombardement de drone au Yémen en septembre 2011.

Cet assassinat ciblé a provoqué l’inquiétude de groupes de défense des droits de l’homme. La Constitution des Etats-Unis garantit en effet à ses ressortissants qu’ils puissent bénéficier d’une procédure judiciaire.

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"Mais lorsqu’un Américain part à l’étranger pour mener la guerre contre les Etats-Unis, et que ni les Etats-Unis, ni nos partenaires ne sont en position de le capturer avant qu’il ne mène à bien un complot, sa nationalité ne devrait pas le protéger, pas plus qu’un tireur isolé en train de faire feu sur la foule ne devrait être protégé d’un commando de la police", a-t-il ajouté.

Vers une fermeture de Guantanamo ?

Lors de son discours, M. Obama a aussi annoncé qu’il allait lever le moratoire sur le transfèrement vers le Yémen de détenus de la prison militaire de Guantanamo à Cuba, tout en prévenant que les dossiers de ces prisonniers feraient l’objet d’un examen "au cas par cas".

M. Obama, qui a répété son intention de fermer à terme la prison, une vieille promesse de campagne qui a été contrecarrée par le Congrès, a également indiqué qu’il allait nommer un nouvel envoyé spécial pour superviser les transfèrements de prisonniers. Il a aussi appelé le Pentagone à désigner un site sur le sol américain où seraient organisés les procès militaires d’exception jugeant les détenus restant inculpés.

Il a sollicité l’aide du Congrès pour fermer la prison, en reconnaissant toutefois que "les questions politiques sont difficiles".

Les élus ont en effet inscrit dans la loi dès décembre 2010 l’interdiction de facto de tout transfèrement de détenus de Guantanamo sur le sol américain.

Le retour dans leurs pays d’origine est en outre soumis à des conditions jugées intenables, le pays d’accueil devant être capable de garder le contrôle sur les ex-détenus et de les empêcher de s’engager dans des activités terroristes.

"Mais l’histoire sera sévère sur cet aspect de notre lutte contre le terrorisme, et sur ceux qui n’auront pas réussi à y mettre fin", a prévenu le président.

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