En Guinée, Moussa Dadis Camara s’évade de prison

L’ancien chef de la junte guinéenne et au moins deux de ses co-accusés dans le procès du massacre du 28 septembre 2009 ont réussi, ce samedi 4 novembre à l’aube, à s’échapper de la plus grande prison de Conakry.

Des membres des forces spéciales guinéennes, le 6 septembre 2021 à Conakry (archives / illustration). © Photo by CELLOU BINANI / AFP

Des membres des forces spéciales guinéennes, le 6 septembre 2021 à Conakry (archives / illustration). © Photo by CELLOU BINANI / AFP

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Publié le 4 novembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Les habitants de la presqu’île de Kaloum se sont réveillés tôt ce samedi matin au son des armes automatiques, quand un commando a pris d’assaut la Maison centrale de Conakry, la plus grande prison de Guinée.

Les détenus les plus surveillés du pays

Selon nos informations, des individus lourdement armés ont fait évader plusieurs des accusés dans le procès du massacre du 28 septembre 2009, à commencer par l’ancien homme fort du pays, le capitaine Moussa Dadis Camara, mais aussi Claude Pivi et Blaise Goumou.

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Moussa Tiégboro Camara, autrefois chargé des services spéciaux, de la lutte anti-drogue et du grand banditisme, serait quant à lui de nouveau entre les mains des forces de l’ordre. S’est-il rendu de son plein gré ou a-t-il déjà été rattrapé ? Les versions divergent pour l’instant.

Composé de quatre véhicules de type pick-up, le commando était dirigé par le fils de Claude Pivi, un ancien membre des Forces spéciales. Pivi lui-même était ministre chargé de la Sécurité présidentielle lorsque Moussa Dadis Camara était au pouvoir, de décembre 2008 à décembre 2009.

Le procès du capitaine putschiste et d’une dizaine d’anciens responsables de la junte qui avait pris le pouvoir à la mort de Lansana Conte s’était ouvert le 28 septembre 2022, soit treize ans tout juste après le massacre commis au stade de Conakry, dans lequel plus de 150 personnes avaient été tuées.

Opérations de ratissage

Des années durant, sous la présidence d’Alpha Condé (2010-2021), les autorités guinéennes avaient paru réticentes à faire juger des personnalités qui avaient conservé influence et soutiens dans les rangs de l’armée, et notamment en Guinée forestière. C’est un an après le coup d’État perpétré par Mamadi Doumbouya, en septembre 2021, que le procès s’était finalement ouvert à Conakry.

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Les détenus qui sont parvenus à fuir comptaient parmi les plus surveillés du pays. Ils se sont évadés alors que le régisseur de la Maison centrale de Conakry, Thierno Sadou Diallo, venait de rentrer en Guinée, après avoir suivi une formation de plusieurs mois en Suisse. Il n’avait pas encore repris ses fonctions.

Des opérations de ratissage ont été lancées dans la capitale mais, aux alentours de 10h (heure locale), les tirs n’étaient plus que sporadiques.

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