Égypte : Hosni Moubarak a-t-il accordé une interview à la presse ?

Dans une interview publiée dans un journal local, l’ex-président égyptien Hosni Moubarak, poursuivi pour la mort de manifestants, se dit certain d’être jugé « justement » par les générations futures. Son avocat a toutefois catégoriquement démenti que l’entretien ait eu lieu.

Retransmission du procès de l’ancien président Hosni Moubarak à la télévision, le 11 mai. © AFP

Retransmission du procès de l’ancien président Hosni Moubarak à la télévision, le 11 mai. © AFP

Publié le 12 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

"L’interview est montée de toutes pièces, elle n’a absolument pas eu lieu", a dit Me Farid al-Deeb à l’AFP par téléphone.

Dans cette interview présentée comme la première depuis sa démission en février 2011 et publiée dimanche par le quotidien indépendant Al-Watan, M. Moubarak a aussi estimé qu’il était trop tôt pour juger son successeur Mohamed Morsi.

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Ce dernier est issu des Frères musulmans, bête noire de l’ancien président pendant ses presque 30 ans à la tête du pays.

Selon Al-Watan, généralement très critique des islamistes au pouvoir, l’un de ses journalistes a réussi à parler à M. Moubarak samedi en marge de l’audience de son procès.

"J’ai dit par le passé que l’Histoire serait témoin et jugerait, et je suis toujours certain que les prochaines générations me jugeront justement", a déclaré l’ex-chef d’Etat, 85 ans, selon le journal.

Trop tôt pour juger Morsi

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Interrogé sur M. Morsi, M. Moubarak a répondu : "Je ne veux pas parler de ce sujet mais en fin de compte, il s’agit d’un nouveau président, qui exerce ses lourdes fonctions pour la première fois et il ne faut pas le juger maintenant".

M. Moubarak s’est aussi dit "très, très triste" pour les Egyptiens les plus pauvres, face à la dégradation de la situation économique et sécuritaire.

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"J’ai pris soin tout au long de ma présidence des personnes à faibles revenus (…) et je refusais de prendre toute mesure contre eux. C’est le secret de ma tristesse, de voir la situation des personnes à revenus modestes", a-t-il assuré, alors que l’un des slogans phares de la révolte qui l’a renversé était "Pain, liberté, justice sociale".

"J’ai très peur pour le pays du prêt du Fonds monétaire international, parce que ses conditions sont très difficiles et représentent un grand danger pour l’économie égyptienne, et cela aura un impact sur le citoyen pauvre", a-t-il ajouté.

Les propos de son avocat ?

Le FMI et l’Egypte sont engagés depuis plusieurs mois dans de difficiles discussions autour d’un prêt de 4,8 milliards de dollars assorti d’un programme de réformes économiques, dont la conclusion a été retardée par l’instabilité politique dans le pays.

L’avocat de M. Moubarak a accusé Al-Watan d’avoir utilisé une interview qu’il avait lui-même accordée récemment.

"Ces propos, c’est moi qui les ai tenus dans des déclarations à la télévision, que j’ai attribuées au président", a expliqué M. al-Deeb.

M. Moubarak a été contraint à la démission le 11 février 2011 par un soulèvement populaire. Poursuivi pour complicité dans la mort de centaines de manifestants pendant cette révolte et pour corruption, il a été condamné à la réclusion à perpétuité, mais ce verdict a été annulé en Cassation et un nouveau procès a débuté samedi.

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