Moussa Dadis Camara et les Pieds nickelés de l’évasion

La Guinée continue de découvrir les détails de la rocambolesque sortie de prison, samedi 4 novembre, de quatre accusés du procès du massacre du 28 septembre 2009.

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Publié le 6 novembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Si le commando guinéen qui s’est mis en branle, ce samedi 4 novembre à la prison centrale de Conakry, a tenté un remake du long métrage de 1963 La Grande Évasion, il a finalement écrit un scénario qui pourrait être titré « La Petite Évasion ». La star des évadés du jour, Moussa Dadis Camara, n’aura pas profité de la fièvre du samedi soir dans les maquis endiablés de la capitale guinéenne.

Claude Pivi, toujours dans la nature

Dès le début de ce 4 novembre, le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, reconnaissait que des « hommes lourdement armés », cagoulés et bien informés sur la topographie de la maison centrale de Conakry avaient fait irruption à la prison, exfiltrant quatre accusés dans le procès du massacre du 28-Septembre, dont l’ancien président du défunt Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD).

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Trois évadés – « Dadis », Moussa Tiégboro Camara et Blaise Goumou – réintégreront rapidement leur cellule. Seul Claude Pivi, alias Coplan, réussira à prolonger son escapade. Cité dans l’enquête des Nations unies, l’ancien ministre de la Sécurité de la junte a longtemps été dans le collimateur de la Cour pénale internationale (CPI).

Si l’événement du week-end n’avait pas fait neuf victimes, selon le parquet, l’opération commando prêterait à rire, tant son issue ressemble à une aventure des Pieds nickelés et tant la présence de Moussa Dadis Camara à un tel casting inspire toujours autant un frémissement qu’un rictus à la commissure des lèvres. En attendant la suite de la traque de Coplan et les révélations sur une opération vraisemblablement organisée par son fils Verny, les avocats pourraient distiller une dose de burlesque au spectacle…

Enlevé sur une moto ?

Au départ, les avocats de certains évadés ont évoqué la possibilité que leurs clients aient été extraits de la prison contre leur gré. Pour finir de dépeindre une présumée évasion en enlèvement putatif, maître Jocamey Haba affirme que c’est dans la banlieue de Conakry que son client Moussa Tiégboro Camara aurait échappé à la vigilance de ses « ravisseurs » en prétextant un besoin biologique. « Est-ce que l’on peut enlever quelqu’un et l’emmener à moto ? », s’interroge Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole de l’exécutif guinéen.

Pour l’heure, le directeur de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), Ansoumane Toumany Camara, a confirmé le retour en prison des trois évadés, sans toutefois préciser les circonstances des captures. Victimes ou non d’un rapt, Claude Pivi, Moussa Tiégboro Camara et Blaise Gomou ont été radiés des effectifs de l’armée guinéenne, ainsi que 75 individus, des bérets rouges du Bataillon autonome des troupes aéroportées (Bata), des membres de la Garde républicaine du camp de Camayenne chargés de la surveillance du tronçon de route, des gendarmes et des agents pénitentiaires soupçonnés de complicité.

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Des membres des forces spéciales guinéennes, le 6 septembre 2021 à Conakry (archives / illustration). © Photo by CELLOU BINANI / AFP

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