Kahi Lumumba, maître d’œuvre d’Adicomdays et chantre d’un panafricanisme 3.0
Comment transformer les créateurs de contenus en créateurs de valeur ? C’est la question qui occupera les participants des Adicomdays, qui se tiennent à Paris le 10 novembre. Rencontre avec Kahi Lumumba, patron de Totem Expérience et fondateur de l’évènement.
Après Abidjan et Dakar, la septième édition des Africa Digital Communication Days (Adicomdays) se tiendra à Paris, le 10 novembre prochain. Influenceurs, créateurs de contenus en ligne, publicitaires, spécialistes du marketing et de la communication ou encore représentants de certaines des plus grandes entreprises travaillant sur le continent… Ce sont plus de 3 000 participants qui sont attendus à cet évènement destinés aux professionnels du secteur et pensé autour d’un seul mot d’ordre : rassembler tout ce que l’Afrique et ses diasporas compte de talents dans la création digitale.
« À partir du moment où vous avez pour ambition de valoriser des aspects du continent, vous êtes un créateur qui intéresse la communauté Adicom », résume Kahi Lumumba dans l’entretien vidéo qu’il a accordé à Jeune Afrique. Fondateur et patron de Totem Expérience, une entreprise née à Cotonou et aujourd’hui basée à Abidjan, le jeune entrepreneur est devenu, en une décennie, une figure incontournable de la communication digitale en Afrique francophone. Parmi les nombreux projets qu’il a mis sur pied, on peut notamment citer TINA – pour Totem Influence Network Africa – qui se donne pour but de mettre en relation les influenceurs africains avec les marques souhaitant profiter de leur force de frappe digitale.
De l’influenceuse Salima Jeanne Poumbga – « Crazy » Sally – à « l’agent des stars de TikTok » Galo Diallo, en passant par Sarah Diouf, la créatrice qui « habille Beyoncé », certains des grands noms du secteur seront présent pour des master class ou des conférences.
« Panafricanisme moderne »
Construire des ponts plutôt que des murs, c’est l’une des missions que Kahi Lumumba assigne à Adicomdays. Lorsqu’on lui demande si, dans le contexte actuel de montée du sentiment anti-français au sein d’une frange des opinions publiques ouest-africaines, organiser l’évènement à Paris ne risque pas de le priver d’une partie de son public, il répond d’abord par un sourire. « On ne se pose pas ce genre de question dans notre communauté », balaie-t-il. « Adicom est un événement ‘business to business’, qui rassemble les talents de la créativité digitale. Les acteurs du secteur sont préoccupés par une chose : qu’est-ce que l’on peut faire, ensemble, pour créer de la valeur ? Ce sont des gens connectés, qui veulent faire rayonner le continent. »
Petit-fils de Patrice Émery Lumumba, le maître d’œuvre d’Adicomdays a gardé de son histoire familiale un goût plus que prononcé pour l’engagement et la volonté de faire bouger les choses. « L’idée est d’apprendre des meilleurs, pour utiliser cela sur le continent », confie-t-il, affirmant vouloir apporter sa pierre à la construction d’un « écosystème panafricain ».
Un panafricanisme 3.0 qu’il revendique et qui, s’il peut paraître paradoxal, rejoint en réalité les combats des illustres figures du passé. « Nos grands-parents se sont battus pour une indépendance politique. Nos parents se sont battus pour l’indépendance en terme de savoir. Aujourd’hui, cette génération, dont je fais partie, est en marche pour une indépendance économique. C’est le milieu des affaires, du business, des nouvelles technologies, du savoir… C’est cela, pour moi, une définition moderne du panafricanisme », glisse-t-il.
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