Présidentielle à Madagascar : brève interpellation d’un candidat de l’opposition
L’opposition malgache a de nouveau tenté de protester, lundi 6 novembre, mais les manifestants ont été dispersés. Jean-Jacques Ratsietison a été arrêté, avant d’être relâché quelques heures plus tard.
![Le 4 novembre, à moins de dix jours de l’élection présidentielle, le candidat d’opposition Jean-Jacques Ratsietison a été arrêté alors qu’il se rendait à une manifestation contre l’actuel président malgache, Andry Rajoelina. © RIJASOLO/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover,gravity=0.5197x0.4312/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2023/11/07/33zx8cp-highres-scaled.jpg)
Le 4 novembre, à moins de dix jours de l’élection présidentielle, le candidat d’opposition Jean-Jacques Ratsietison a été arrêté alors qu’il se rendait à une manifestation contre l’actuel président malgache, Andry Rajoelina. © RIJASOLO/AFP
Après un regain de tension samedi 4 novembre, quand les forces de l’ordre ont bloqué une manifestation de l’opposition à coups de gaz lacrymogènes dans la capitale, Antananarivo, un petit cortège d’opposants a tenté une nouvelle fois de rejoindre l’emblématique place du 13-Mai en dépit d’une interdiction préfectorale. Mais le centre était quadrillé par les forces de l’ordre, a constaté l’AFP.
Le candidat sexagénaire Jean-Jacques Ratsietison, économiste et fondateur d’une association défendant le pouvoir d’achat des Malgaches, a été interpellé en fin de matinée avant d’être libéré dans la soirée. Il a déclaré plus tard à la télévision nationale que les accusations portées contre lui (actes de violence et tentative de coup d’État) étaient démesurées.
Front d’opposition
La Grande Île est secouée depuis des semaines par une bataille électorale féroce entre le pouvoir et une dizaine de candidats qui s’opposeront dans les urnes au président sortant, Andry Rajoelina.
Rassemblés dans un collectif au sein duquel chacun se présente toutefois individuellement à la fonction suprême, les opposants, qui appellent régulièrement depuis plus d’un mois à descendre dans la rue, dénoncent « un coup d’État institutionnel » orchestré, selon eux, par Rajoelina en vue du scrutin et réclament une élection « libre et équitable ».
Lors d’un point-presse lundi, l’état-major rassemblant police, gendarmerie et armée a proposé d’assurer la protection de l’ensemble des treize candidats à l’élection présidentielle, sans distinction, et celle de leur famille. « Nous avons entendu des rumeurs de projet d’attentat à l’encontre de certains candidats », a déclaré un porte-parole, précisant que cette protection ne s’appliquait ni aux réunions politiques ni aux manifestations.
Un candidat dénonce une dictature
Roland Ratsiraka, candidat du collectif, s’est indigné de l’arrestation de Jean -Jacques Ratsietison, affirmant que cela n’était « pas une solution » : « Nous avons déposer une plainte au tribunal administratif contre la décision du préfet » d’interdire les manifestations Place du 13-mai. « Le préfet ne respecte pas la loi. »
Un autre candidat à la présidentielle, Auguste Paraina, a dénoncé la « dictature » de cette arrestation de son confrère « en pleine rue ». « On ne va pas s’arrêter, on n’a pas peur! » a-t-il confié à l’AFP.
(avec AFP)
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