Soudan : un chef tribal et un Casque bleu tués, l’ONU appelle au calme

L’ONU a appelé à la retenue après la mort d’un Casque bleu et d’un chef tribal à Abyei, une région revendiquée à la fois par les deux Soudans, où la tension était très vive dimanche.

Un village dans la région d’Abyei, revendiquée par le Soudan et le Sud-Soudan, le 27 mars 2012. © AFP

Un village dans la région d’Abyei, revendiquée par le Soudan et le Sud-Soudan, le 27 mars 2012. © AFP

Publié le 5 mai 2013 Lecture : 3 minutes.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a demandé "aux gouvernements du Soudan et du Soudan du sud" ainsi qu’aux deux tribus rivales des Dinka et des Misseriya "de rester calmes et d’éviter toute escalade".

Samedi, le chef de la tribu des Dinka, Kual Deng Majok, a été tué "après avoir été attaqué par la tribu des Misseriya" (arabes nordistes), selon un responsable des Dinka ayant requis l’anonymat. Sa mort a été confirmée par les Misseriya.

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L’ONU a annoncé qu’un Casque bleu éthiopien avait été tué et deux autres grièvement blessés "dans une embuscade tendue par un assaillant de la tribu des Misseriya contre leur convoi", dans lequel se trouvait le chef des Dinka.

La région riche en pétrole d’Abyei, située à la frontière entre les deux pays, a été ravagée par plusieurs épisodes guerriers et son statut constitue l’une des questions les épineuses parmi celles qui empoisonnent les relations entre Khartoum et Juba depuis l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.

"Abyei est calme mais toutes les parties sont sur le qui-vive et prêtes à toutes les éventualités", a déclaré à l’AFP Mohammed Al-Ansari, un chef de la tribu des Misseriya à Abyei, une région dominée par les Dinka.

"Il semble que les Dinka sont très en colère", a affirmé à l’AFP un habitant qui a fait état de tirs en provenance du centre-ville où des Misseriya possèdent de petits commerces.
Les Casques bleus ont instauré des barrages de contrôle pour restreindre les mouvements de la population et prévenir les rassemblements, a-t-il ajouté.

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Selon un responsable des Misseriya, le chef des Dinka a été tué par des tirs alors qu’il se rendait vers le nord en provenance d’Abyei, accompagné de Casques bleus de la Force de maintien de la paix à Abyei (Fisnua), seule autorité de la région.

Tir d’un casque bleu

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"Un groupe de Misseriya a arrêté le convoi et a commencé des discussions. Des heurts ont éclaté lorsqu’un Casque bleu a tiré sur un membre des Misseriya qui préparait son arme", a déclaré ce responsable. Au cours de l’affrontement, "la voiture du chef Dinka a été touchée par une explosion et il est mort avec son chauffeur".

Le chef des Dinka se rendait avec le commandant de la Fisnua, Yohannes Tesfamariam, dans le nord "pour s’enquérir de la situation sur le terrain", a affirmé un habitant d’Abyei. Le commandant de la Fisnua est sorti indemne.

Il a expliqué que les membres de la tribu des Misseriya avaient encerclé le convoi lorsqu’il est parvenu dans une zone sous leur contrôle, car ils voulaient savoir ce qu’y faisait un Dinka. Il y a eu des coups de feu "et ils ont tiré sur la voiture du chef Dinka".

Selon un autre habitant, il y aurait cinq morts dans les rangs des Misseriya.

L’accord de paix signé en 2005, qui a mis fin à plusieurs décennies de guerres civiles et débouché sur la partition du Soudan, prévoyait que les populations d’Abyei se prononcent par référendum sur leur avenir en janvier 2011.

La consultation n’a pas eu lieu, Khartoum réclamant que figurent dans le corps électoral les Misseriya, tribu arabe semi-nomade que la transhumance mène chaque année à Abyei pour y faire paître ses vastes troupeaux.

Cette proposition a été refusée par Juba et la majorité des habitants sédentaires d’Abyei, membres de la communauté Dinka, dont est issu l’essentiel des autorités sud-soudanaises, et favorables à un rattachement au Soudan du Sud.

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