Mine effondrée au Darfour : environ 100 morts, 9 secouristes disparus

Une centaine de mineurs seraient morts dans l’effondrement d’une mine d’or au Darfour dans l’ouest du Soudan, où neuf secouristes, qui tentaient de libérer des dizaines de personnes prises au piège, ont été ensevelis, a indiqué vendredi un témoin.

Une vue aérienne datant de 2008 d’El Facher, au Darfour-Nord. © AFP

Une vue aérienne datant de 2008 d’El Facher, au Darfour-Nord. © AFP

Publié le 4 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Le bilan de ce drame qui s’est produit lundi ne fait que s’alourdir au fur et à mesure que les recherches d’éventuels survivants se poursuivent dans la mine d’or illégale de la région de Jebel Amir, à plus de 200 kilomètres au nord-ouest d’El-Facher, la capitale du Darfour-Nord.

"Neuf secouristes ont disparu quand la terre s’est écroulée autour d’eux jeudi", a affirmé un mineur présent sur les lieux et qui a requis l’anonymat.

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L’odeur de la mort s’échappe de la mine, a-t-il raconté. "Selon un décompte réalisé par des employés de la mine, le nombre de personnes ensevelies à l’intérieur est de plus de 100", a-t-il dit, laissant entendre que tous avaient péri.

"Hier (jeudi), huit nouveaux corps ont été retrouvés et les recherches se poursuivent", a-t-il ajouté.

Jeudi, le responsable administratif de la région de Jebel Amir, Haroun al-Hassan, avait avancé un premier bilan de "plus de 60 morts", expliquant que les secouristes évitaient d’utiliser des machines qui pourraient provoquer de nouveaux effondrements.

Il n’était pas joignable dans l’immédiat pour confirmer le chiffre avancé par le mineur.

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Une source humanitaire avait estimé début 2013 à près de 70.000 le nombre de personnes employées dans ces mines à Jebel Amir, dans le Darfour ravagé par une décennie de conflit.

200 000 mineurs illégaux

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Les mines d’or illégales sont devenues une ressource-clé pour le Soudan qui tente de dynamiser ses exportations d’or et d’autres produits hors hydrocarbures, deux ans après que l’indépendance du Soudan du Sud l’a privé d’une grande partie de ses ressources en pétrole.

En 2011, le gouvernement recensait plus de 200.000 mineurs illégaux qui produisaient la majorité de l’or du pays, tandis qu’une petite partie seulement de l’or provient des mines officielles.

Selon les autorités, 41 tonnes d’or ont été extraites des mines illégales pour 2,5 milliards de dollars en 2012, et 50 tonnes supplémentaires devraient l’être cette année.
Des combats liés à l’exploitation de ce métal précieux avaient provoqué en janvier-février les pires violences de la région depuis des années. Plus de 500 membres de la tribu Beni Hussein avaient été tués lors de combats contre la tribu des Rezeigat, à Jebel Amir, selon un parlementaire.

Toujours au Darfour, au moins 80 personnes ont été tuées lors d’affrontements depuis jeudi soir entre tribus rivales à Edd al Fursan, à environ 100 km au sud-ouest de la capitale du Darfour-Sud, Nyala.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), une dispute "territoriale" est à l’origine des combats entre les tribus Gimir et Beni Halba.

Ce type de violences est souvent lié à une concurrence pour s’approprier des ressources comme l’or ou l’eau au Darfour, où des tribus noires s’étaient soulevées en 2003 contre le pouvoir central de Khartoum, dominé par les Arabes.

Bien que les violences aient diminué, des combats entre rebelles et forces gouvernementales, des querelles tribales et le banditisme continuent d’affecter la région.
 

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