Centrafrique : l’Afrique centrale plaide pour la création d’un fonds spécial

Les États d’Afrique centrale ont plaidé vendredi pour la création d’un fonds spécial au terme d’un sommet régional consacré à la Centrafrique, où la situation sécuritaire et économique s’est aggravée depuis l’arrivée au pouvoir de la rébellion Séléka il y a six semaines.

Le président congolais Denis Sassou Nguesso (D) et son homologue sud-africain Jacob Zuma. © AFP

Le président congolais Denis Sassou Nguesso (D) et son homologue sud-africain Jacob Zuma. © AFP

Publié le 4 mai 2013 Lecture : 3 minutes.

A l’issue d’un sommet extraordinaire, le document final intitulé "l’Appel de Brazzaville" a proposé "la création d’un fonds d’affectation spécial ou un fonds fiduciaire" dédié à la Centrafrique.

Ce fonds doit permettre le "financement de la préparation et le déroulement des opérations électorales" prévues après la période de transition de 18 mois, pendant laquelle le chef rebelle Michel Djotodia demeure président à la tête d’un gouvernement d’union nationale.

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Le Groupe de contact international, qui réunit les pays d’Afrique centrale, "encourage" tous les pays membres de l’Union Africaine et les partenaires internationaux à "apporter des contributions volontaires généreuses au fonds d’affectation spécial", poursuit le document, sans donner d’objectif chiffré.

Le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise, avait ouvert ce sommet en déclarant que la "tragédie" centrafricaine n’était "pas une fatalité", et avait réclamé un "soutien international vigoureux".

Inquiétudes

Le Groupe de contact international s’est en effet déclaré "vivement préoccupé par la dégradation continue de la situation politique et sécuritaire marquée notamment par les violations graves des droits humains ainsi que par la détérioration de la situation humanitaire et économique" en Centrafrique.

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Michel Djotodia s’est autoproclamé président après la prise de Bangui, le 24 mars, et la fuite du président François Bozizé. Puis, le 13 avril, seul candidat, il s’est fait élire chef de l’Etat, par acclamations, lors de la première session du Conseil national de transition formé par toutes les composantes politiques du pays.

Depuis, le nouveau pouvoir peine à remettre en route un appareil de production délabré, alors que Bangui reste en proie à l’insécurité et aux pillages, et que les fonctionnaires ne perçoivent toujours aucun salaire. A la mi-avril à Bangui, une vingtaine de personnes pont été tuées dans des violences.

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La Centrafrique est l’un des pays plus pauvres de la planète malgré la richesse de son sous-sol (uranium, diamants, or, pétrole…) encore inexploitée.

Mais convaincre pays voisins et bailleurs de fonds occidentaux de redonner de l’argent à ce pays qui va de crise en crise "ne sera pas facile", soulignait récemment un diplomate.

A Libreville, le Gabon s’est montré prudent en affirmant qu’il contribuerait à l’effort financier international "en tenant compte de ses priorités internes" et "ne fera pas au-delà ce ce qui est possible", a souligné le porte-parole de la présidence Alain-Claude Bilie By Nzé.

Il s’est aussi montré réticent sur le renfort de troupes sollicité par la Centrafrique qui espère le déploiement de 2.000 soldats de la force multinationale d’Afrique centrale.

"En ce qui concerne les troupes (…) à l’heure qu’il est, le contingent (gabonais de 120 hommes) envoyé est suffisant", a-t-il souligné.

"Urgence"

Les dirigeants d’Afrique centrale avaient promis, en avril au Tchad, de quadrupler les effectifs de la Fomac (force multinationale de l’Afrique centrale) en Centrafrique mais le calendrier de déploiement n’a toujours pas été fixé.

Le commissaire pour la paix et la sécurité de l’Union Africaine (UA), Ramtane Lamamra a affirmé vendredi l’"urgence" de "mettre un terme à la violence, aux viols, à restaurer la paix et la sécurité, remettre l’économie sur les rails" en Centrafrique.

Le chef de l’Etat sud-africain Jacob Zuma, seul chef d’Etat étranger présent aux côté de Denis Sassou Nguesso, a invité les hauts responsables centrafricains à "tout mettre en oeuvre pour que cessent les souffrances inutiles que subissent les populations".

L’Afrique du Sud avait déployé, dans le cadre d’un accord de défense, des soldats en Centrafrique pour défendre le régime de François Bozizé. Quatorze militaires sud-africains avaient trouvé la mort dans des combats contre les rebelles.
 

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