La Centrafrique et l’Afrique du Sud normalisent leurs relations
La Centrafrique et l’Afrique du Sud auront désormais des relations formelles d’Etat à Etat, et non des relations fondées sur des liens personnels, a indiqué dimanche à Pretoria le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye.
"Nous regrettons que la relation passée avec l’ancien président Bozizé ait été trop personnalisée, et nous voulons maintenant améliorer ces relations pour qu’elles aient davantage lieu au niveau des Etats", a-t-il dit à des journalistes après avoir rencontré le président sud-africain Jacob Zuma, selon l’agence Sapa. Treize soldats sud-africains sont morts et 27 ont été blessés le 23 mars dans des affrontements avec des rebelles du Séléka qui entraient à Bangui, à la veille de la déposition du président centrafricain François Bozizé.
Le président Zuma est depuis interrogé dans son pays sur le rôle des soldats sud-africains: l’opposition veut connaître leur mandat exact, alors qu’ils étaient officiellement censés entraîner les troupes de l’ancien président Bozizé. Certains pensent qu’ils avaient aussi pour mission de défendre des intérêts privés sud-africains, allant jusqu’à évoquer des contrats secrets passés avec des amis politique de M. Zuma. "Ce n’était pas la faute du président Zuma ou du gouvernement sud-africain. Le président Bozizé cachait la nature de la relation entre les deux pays", a relevé M. Tiangaye, dans des propos traduits en anglais par un interprète.
"Nous sommes convaincus que nous avons ouvert un nouveau chapitre et que notre relation sera désormais plus transparente pour les deux pays. C’est le message que j’ai transmis au président Zuma et au peuple d’Afrique du Sud au nom du peuple de la République centrafricaine", a-t-il ajouté."Nous ne sommes pas allés là-bas (en Centrafrique) pour être en situation de combat. (…) Une fois que le conflit a éclaté, nous avons pensé qu’il était important d’aller protéger nos ressortissants, nos soldats et notre matériel. Au moment de l’engagement avec les rebelles, nous étions en position défensive", a relevé Jacob Zuma.
Les deux hommes n’ont pas évoqué en public l’éventuel renvoi de troupes sud-africaines en Centrafrique. Le vice-président sud-africain Kgalema Motlanthe avait indiqué mercredi que Pretoria n’avait nullement l’intention d’y redéployer des troupes. Mais M. Zuma, qui avait fait état la semaine dernière d’un "appel passionné" des dirigeants d’Afrique centrale pour que l’Afrique du Sud envoie à nouveau des soldats, avait dit le même jour qu’il considérerait une demande formelle en ce sens avec bienveillance.
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