Le chef de la LRA Joseph Kony se cacherait au Soudan
Le chef de la guérilla de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale et par Washington, se cache au Soudan avec la complicité d’éléments de l’armée soudanaise, a affirmé vendredi une organisation américaine.
Selon un rapport de l’organisation "Resolve LRA crisis initiative" basée à Washington, qui cite "des témoins oculaires", des "éléments de l’armée soudanaise ont activement fourni à Kony et à d’autres dirigeants de la LRA un sanctuaire périodique dans le territoire controlé par le Soudan de 2009 à janvier 2013 au moins". Intitulé "Caché bien en évidence", le nouveau rapport inclut, à l’appui de cette affirmation, des photos-satellite d’un camp récemment abandonné de la LRA, où Kony avait été repéré fin 2012, sur le territoire soudanais le long de la frontière disputée avec le Soudan du Sud.
Le département d’Etat a indiqué que "la présidence (américaine) s’était déjà inquiétée en décembre 2012 devant le Conseil de sécurité de l’ONU de la présence possible de la LRA à Kafia Kingi, une région revendiquée par le Soudan et le Soudan du Sud". "Nous continuons d’exprimer nos préoccupations sur le sort de Joseph Kony auprès de tous les gouvernements de la région et nous avons encouragé le Soudan à participer aux efforts régionaux déployés contre la LRA", a déclaré le porte-parole adjoint de la diplomatie américaine, Patrick Ventrell.
Selon des déserteurs du groupe rebelle et d’autres sources interrogées par les membres de Resolve, Kony, même réfugié au Soudan, "a continué à diriger les attaques de la LRA contre des civils dans les pays voisins". "Tant que le chef rebelle est en mesure de trouver un refuge au Soudan, il peut échapper aux poursuites de l’armée ougandaise simplement en traversant la frontière", assure Michael Poffenberg, directeur exécutif de Resolve.
Une récompense de 5 millions de dollars
Réputée être l’une des guérillas les plus brutales du continent, La LRA était active dans le nord de l’Ouganda depuis 1988, mais ses combattants se sont installés depuis 2005 dans le nord-est de la RDC, ainsi qu’en Centrafrique et au Soudan du Sud. Elle est réduite aujourd’hui à environ 250 hommes, rompus à la guérilla et à la vie en brousse, qui écument par petits groupes les jungles peu peuplées de ces régions, semant la mort et la désolation sur leur passage.
Les rebelles sont tristement célèbres pour des pillages, viols, mutilations, meurtres et enrôlements forcés d’enfants ensuite utilisés comme soldats et esclaves sexuels. Joseph Kony et trois de ses adjoints sont inculpés par la CPI de divers crimes contre l’humanité et crimes de guerre, notamment des viols, mutilations, meurtres et recrutements d’enfants. L’armée ougandaise, appuyée par une centaine de soldats américains des Forces spéciales, mène depuis 2008 une chasse à l’homme pour retrouver Joseph Kony. Début avril, les Etats-Unis ont offert une récompense de 5 millions de dollars à toute personne qui donnerait des informations menant à sa capture.
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