Nigeria : nouvelle attaque dans le nord-est, les habitants toujours apeurés

Une vingtaine islamistes et cinq policiers ont été tués dans le nord-est du Nigeria, une semaine après l’intervention meurtrière de l’armée contre le groupe Boko Haram dans la localité de Baga, où les secours tentent toujours d’accéder aux habitants traumatisés.

Une femme près de sa maison, à Baga, dans le nord-est du Nigeria. © AFP

Une femme près de sa maison, à Baga, dans le nord-est du Nigeria. © AFP

Publié le 27 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Des membres présumés de Boko Haram, groupe radical menant une insurrection sanglante pour la création d’un Etat islamique dans le nord du Nigeria, ont attaqué un commissariat dans la nuit de mercredi à jeudi à Gashua. "Cinq policiers et 20 hommes armés ont été tués quand des terroristes de Boko Haram ont attaqué des policiers déployés dans la ville", a affirmé le représentant de la police de l’Etat de Yobe, Sanusi Rufai. Selon lui, les assaillants ont aussi "emporté neuf millions de naira (57.000 dollars, 44.000 euros) et deux véhicules".

Un précédent bilan de ces dernières violences faisait état de sept morts. Elles font suite aux affrontements très meurtriers du 19 avril, à Baga, localité située au bord du Lac Tchad: 187 personnes, dont de nombreux civils, y avaient trouvé la mort dans des combats entre armée et islamistes, selon la Croix-Rouge. De son côté, l’armée avait reconnu 37 morts.

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"Rétablir la confiance"

Traumatisés, de nombreux habitants de Baga continuaient de se cacher vendredi par peur de nouveaux affrontements. Les services de secours, qui n’avaient été autorisés que jeudi à entrer dans la ville en partie détruite par les flammes, tentent à présent de convaincre les milliers de fuyards à rentrer dans leur foyer. "Beaucoup (d’habitants) continuent de se cacher", a expliqué à l’AFP le porte-parole de l’Agence nationale des secours d’urgence (NEMA), Manzo Ezekiel. "Ils ont eu peur et ont fui quand ils nous ont vus arriver avec des militaires". "Une partie de notre travail est de rétablir la confiance (…) Nous devons montrer aux gens que les secours sont là, que les attaques sont finies", a ajouté M. Ezekiel.

Les sauveteurs ont commencé à aménager une dizaine de camps pour les déplacés. Des médecins apportent des soins aux blessés. De la nourriture et des vêtements ont également été distribués aux populations sinistrées. Les récits des violences à Baga divergent selon les sources. Mais sous couvert de l’anonymat, des habitants avaient relaté que les soldats avaient d’abord reculé face à des insurgés équipés d’armes lourdes, puis que les militaires étaient revenus avec des moyens renforcés et avaient "incendié des maisons" et "tiré sur tout ce qui bougeait".

Dans l’extrême nord-est du Nigeria, aux confins des frontières du Niger, du Tchad et du Cameroun, Baga est située à 150 kilomètres de la ville nigériane de Maiduguri, considérée comme le berceau de l’organisation islamiste Boko Haram. Le bilan avancé, d’au moins 187 morts à Baga, est le plus lourd au Nigeria depuis le début de l’insurrection de Boko Haram en 2009. Depuis quatre ans, les attaques menées par ce groupe dans le centre et le nord du pays, et leur répression par l’armée, ont fait plus de 3.000 morts. Les évènements de Baga sont "sans précédent", a admis jeudi un conseiller présidentiel. Le président Goodluck Jonathan avait ordonné mardi l’ouverture d’une enquête sur les circonstances précises de ce bain de sang.

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