États-Unis : Obama attendu à Boston, un suspect identifié
Le président américain Barack Obama était attendu jeudi à Boston, pour rendre hommage aux victimes du double attentat de lundi, à propos duquel les enquêteurs ont désormais les images d’un suspect, mais toujours ni motif ni revendication, et personne n’a été arrêté.
Alors que l’enquête progresse lentement, le président Obama et son épouse Michelle doivent participer jeudi à Boston à une cérémonie oecuménique en l’honneur des trois morts et quelque 180 blessés du carnage.
"Nous avons l’image d’une personne dont nous pensons que c’est un suspect", a déclaré mercredi à l’AFP une source judiciaire. "Nous cherchons à savoir qui elle est. Cette personne n’est pas en garde à vue et nous ne l’avons pas clairement identifiée", a ajouté cette source sous couvert d’anonymat.
Le Boston Globe a évoqué l’image d’un suspect portant, et peut-être déposant, un sac noir sur le lieu d’une des deux explosions survenues près de la ligne d’arrivée du marathon en plein centre de Boston (nord-est). Une caméra de surveillance d’un grand magasin a permis aux enquêteurs d’avoir une "vue claire de la zone" et les images d’une chaîne locale de télévision les ont également aidés. Mais les enquêteurs n’ont encore arrêté personne.
"En dépit des informations disant l’inverse, il n’y a pas eu d’arrestation", a annoncé mercredi après-midi la police de Boston après que la chaîne de télévision CNN eut affirmé qu’un suspect avait été arrêté. Le FBI a également démenti toute arrestation, en soulignant la nécessité pour la presse d’être prudente en raison des "conséquences non intentionnelles" que peuvent avoir des "informations inexactes".
Fausse alerte à la bombe au tribunal
Mais le temps de la confusion, des centaines de journalistes s’étaient précipités au tribunal fédéral de Boston, anticipant une éventuelle comparution. Et le tribunal a été brièvement évacué, en raison d’une fausse alerte à la bombe, ajoutant encore à la tension. Un point de presse des enquêteurs, initialement annoncé pour la fin d’après-midi, a été reporté.
Deux jours après le plus grave attentat commis aux Etats-Unis depuis le 11-Septembre, les enquêteurs n’ont encore ni motif, ni revendication, et aucune hypothèse n’est privilégiée, entre terrorisme international ou intérieur. Mais ils ont une idée plus précise de la composition des bombes artisanales qui ont ensanglanté le centre de Boston, où des dizaines de milliers de personnes étaient massées sur le parcours du marathon.
Le FBI, qui a demandé la coopération du public, a rendu publiques mercredi une douzaine de photos d’éléments retrouvés sur place, dont des lambeaux d’un sac noir, et un morceau de cocotte minute tordu par le souffle de l’explosion.
Les photos montrent également un clou à tête et des billes métalliques qui avaient été ajoutés aux bombes pour en maximiser l’impact, et ce qui ressemble à un morceau de circuit électrique. Les bombes avait été assemblées dans des cocottes-minute de 6 litres, et un des couvercles a été retrouvé sur le toit d’un hôtel de six étages à proximité, a indiqué son propriétaire à l’AFP.
Le gouverneur appelle à la patience
La tâche des multiples enquêteurs est colossale, entre l’examen des éléments recueillis sur le lieu du carnage, des caméras de surveillance et des plus de 2.000 informations envoyées par le public. "Ils font ça de manière très méthodique, très rigoureuse", a expliqué mercredi soir le gouverneur du Massachusetts Deval Patrick. "Cela va être lent", a-t-il ajouté, appelant les Américains à la patience.
Les deux bombes avaient explosé à 12 secondes d’intervalle, à une centaine de mètres de distance près de la ligne d’arrivée du célèbre marathon couru cette année par 23.000 personnes. Des 180 blessés, plus d’une centaine ont pu quitter l’hôpital. Mais une dizaine de blessés ont dû être amputés, certains des deux jambes, en raison des profondes blessures causées par les clous, les échardes de métal et les billes d’acier incluses dans les bombes. Pour certains blessés, la rééducation prendra des "mois voire des années", selon le docteur David King, du Massachusetts general Hospital.
Dans un pays qui se remet à peine du traumatisme, le département de la Justice a annoncé mercredi soir l’arrestation d’un homme, Paul Kevin Curtis, domicilié dans le Mississippi (sud), soupçonné d’avoir envoyé trois lettres empoisonnées à la ricine, dont l’une était adressée au président Obama. Mais "il n’y a pas d’indication de lien avec les attentats de Boston", avait précisé le FBI avant cette interpellation.
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