Un soldat malien tué lors d’une opération de désarmement de policiers à Bamako
Un soldat malien a été tué par balle et un policier blessé samedi à Bamako lors d’une opération de désarmement de policiers réputés proches des auteurs du coup d’Etat de mars 2012, a-t-on appris samedi de source militaire.
L’opération de désarmement était menée par des militaires et des gendarmes, à l’intérieur du camp du Groupement mobile de sécurité (GMS, police) de la capitale malienne.
"C’est un policier qui a refusé de désarmer qui a tiré sur le militaire qui est mort. Le même policier a tiré par erreur un autre coup de feu qui a blessé un de ses camarades", a déclaré à l’AFP une source militaire. Un journaliste de l’AFP a vu le corps du soldat tué ainsi que le policier, blessé à la cuisse droite, qui se tordait de douleur dans la cour.
Militaires et gendarmes ont finalement désarmé les policiers après avoir encerclé le camp où plusieurs armes automatiques ont été saisies, a constaté l’AFP. Une dizaine de policiers – dont trois femmes – ont été arrêtés, mais cinq policiers ont fui en escaladant le mur du camp, selon la même source militaire.
"La police malienne est un corps démilitarisé" et tous les policiers qui ont des armes lourdes sont dans "l’illégalité", a affirmé cette source.
Situation sous contrôle
La situation au GMS samedi était sous le contrôle des soldats et gendarmes. L’opération avait été menée par surprise pour prévenir de nouveaux incidents entre policiers, après de récents heurts entre membres de ce corps, a affirmé à l’AFP une source sécuritaire.
"La récréation est terminée. Nous ne pouvons plus accepter ce désordre, au moment où la communauté internationale est au chevet du Mali", a affirmé à l’AFP un responsable du ministère malien de la Sécurité.
Des troupes françaises et africaines sont engagées depuis le 11 janvier dans des opérations pour reconquérir le nord du Mali, qui avait été occupé en 2012 par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique.
Heurts dans la nuit de jeudi à vendredi
Ces violences surviennent après les heurts ayant opposé des policiers de deux syndicats, dans la nuit de jeudi à vendredi à Bamako. Un membre d’un syndicat avait fait état vendredi de quatre blessés par balle lors de cette fusillade, ce qu’avait nié l’autre syndicat. Ces syndicats s’opposent sur des promotions accordées à certains policiers réputés proches des auteurs du coup d’Etat de 2012 et restés influents à Bamako.
Des heurts avaient déjà éclaté le 26 septembre 2012 à Bamako entre des policiers promus et d’autres qui ne l’avaient pas été, faisant deux blessés, dont un par balle, selon le bilan du gouvernement. Les promotions contestées avaient ensuite été annulées par le président par intérim, Dioncounda Traoré.
En novembre 2012, la police avait été de nouveau secouée par le "rapt" de quatre policiers, séquestrés au GMS puis relâchés le lendemain à la suite d’une médiation d’une organisation musulmane. Des policiers avaient ensuite manifesté pour réclamer de meilleures conditions de travail.
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