Centrafrique : Djotodia annonce la création d’un Conseil supérieur de transition

Le nouvel homme fort de la Centrafrique, Michel Djotodia, a ordonné la création samedi d’un Conseil supérieur de transition, censé notamment désigner un nouveau président, première étape de taille dans l’ère post-Bozizé.

Michel Djotodia à Bangui, le 30 mars 2013. © AFP

Michel Djotodia à Bangui, le 30 mars 2013. © AFP

Publié le 6 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 17h00.

Alors que des troubles ont de nouveau éclaté dans un quartier de Bangui dans la nuit, où de nombreux tirs ont été entendus malgré un couvre-feu, les nouvelles autorités ont annoncé dans la matinée la création de cette nouvelle institution.

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"Il est créé un organe constituant et législatif dénommé Conseil supérieur de transition (CST)", selon les termes d’une ordonnance signée par Michel Djotodia.

"Le CST, selon le document, a pour mission d’élire le président de la République pour un mandat de 18 mois, rédiger un avant-projet de Constitution à soumettre au peuple par voie de référendum, et assumer les prérogatives législatives ordinairement dévolues à un organe législatif".

Processus de transition démocratique

Au total, le Conseil sera composé de 97 membres, dont 20 qui représenteront les partis politiques avec notamment neuf sièges pour l’ex-opposition démocratique, six pour l’ex-majorité présidentielle et cinq pour d’autres partis. Dix sièges reviennent à la coalition rebelle Séléka au pouvoir, les autres étant occupés entre autres par des représentants de la société civile, des confessions religieuses, des syndicats ou encore de la magistrature.

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Michel Djotodia a approuvé jeudi la mise en place d’un processus de transition démocratique comme l’ont demandé les chefs d’Etat d’Afrique centrale réunis en sommet à N’Djamena mercredi. Le mode de fonctionnement du CST n’a pas encore été défini mais il devra composer un bureau de 6 membres comprenant un Président et un vice-Président.

Les divers partis politiques représentés dans le nouveau conseil vont maintenant devoir désigner les membres qui les représenteront. Le nouveau gouvernement centrafricain, formé il y a une semaine par le Premier ministre reconduit Nicolas Tiangaye, ne devrait pas être dissout, a-t-on appris de source proche du gouvernement.

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Djotodia reste au centre du jeu

La rébellion Séléka a renversé le 24 mars le président centrafricain François Bozizé, au pouvoir depuis dix ans, et qui s’est réfugié au Cameroun voisin. Puis, le 30 mars, M. Djotodia s’était autoproclamé président en annonçant qu’il "remettrait le pouvoir" en 2016, au terme d’une transition de trois ans.

Mais le président du Tchad, très influent en ce qui concerne la Centrafrique, a conclu mercredi qu’en "l’état actuel des choses, il est impossible de reconnaître un président autoproclamé". Cependant, ces nouvelles dispositions pourraient permettre à M. Djotodia de rester au centre du jeu s’il devenait le président désigné, des élections n’étant prévues qu’en 2015. "On peut penser que ce sera M. Djotodia" qui accédera à la présidence, a estimé l’ambassadeur de l’Union européenne à Bangui, Guy Samzun, interrogé par l’AFP. Celui-ci "n’est pas du tout rejeté du processus, au contraire".

Pour un ancien proche du régime Bozizé ayant requis l’anonymat, le "Séléka a gagné et on ne peut pas le faire disparaître comme ça". Selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) vendredi, plus de 35.000 Centrafricains se sont réfugiés dans le Nord de la RDCongo depuis le début de la crise en Centrafrique.

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