Les dirigeants arabes et le président iranien réclament l’arrêt des violences à Gaza
La Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique réunis à Riyad ont dénoncé l’appui occidental à Israël, particulièrement celui des États-Unis.
Des réunions d’urgence de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) se tiennent à Riyad, cinq semaines après le début de la guerre déclenchée par l’attaque sanglante du 7 octobre.
Les deux organisations devaient se réunir séparément mais le ministère saoudien des Affaires étrangères a annoncé le 11 novembre que les deux sommets seraient tenus en commun. Cette décision souligne la nécessité d’aboutir à « une position collective unifiée qui exprime la volonté commune arabe et musulmane au sujet des événements dangereux et sans précédent observés à Gaza et dans les territoires palestiniens », a souligné l’Agence saoudienne de presse.
La Ligue arabe abordera « la marche à suivre sur la scène internationale pour mettre fin à l’agression, soutenir la Palestine et son peuple, condamner l’occupation israélienne et la tenir responsable de ses crimes », a déclaré jeudi le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki.
L’Occident pointé du doigt
Le Jihad islamique, allié du Hamas à Gaza, a dit ne « rien » attendre de cette réunion. « Nous ne plaçons pas nos espoirs dans de telles réunions » qui n’ont jamais donné de résultats, a déclaré Mohammad al-Hindi, secrétaire général adjoint du groupe, lors d’une conférence de presse à Beyrouth, le 10 novembre. « Le fait que cette conférence se tienne après trente-cinq jours [de guerre] est une indication claire », a-t-il ajouté.
Israël et son principal allié, les États-Unis, ont jusqu’à présent rejeté les demandes de cessez-le-feu, une position qui suscitent de vives critiques des dirigeants de la région. Selon l’analyste saoudien Aziz Alghashian, les doigts ne devraient pas seulement être pointés vers Israël, mais aussi vers ceux qui lui « facilitent la tâche (…) c’est-à-dire essentiellement les États-Unis et l’Occident ».
Les divergences de position ont été clairement affichées lors de la dernière visite du secrétaire d’État américain Antony Blinken dans la région, et de celle du ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, le 9 novembre à Riyad où il a rencontré certains de ses homologues arabes. « Ce que nous avons dit, c’est qu’il est compréhensible de demander un cessez-le-feu, mais nous reconnaissons également à Israël le droit de prendre des mesures pour assurer sa propre stabilité et sa propre sécurité », a déclaré le ministre britannique.
Contacts irano-saoudiens
Le président iranien Ebrahim Raïssi est arrivé le 11 novembre à Riyad pour sa première visite en Arabie saoudite depuis l’annonce surprise en mars du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux poids lourds du Moyen-Orient, après sept ans de rupture.
L’Iran soutient le Hamas palestinien mais aussi le Hezbollah libanais et les rebelles Houthis du Yémen, qui font craindre une extension du conflit. Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah sont quotidiens à la frontière israélo-libanaise tandis que les Houthis ont revendiqué plusieurs attaques de drones et de missiles contre le sud d’Israël.
La monarchie saoudienne, qui envisageait avant la guerre de normaliser ses relations avec Israël, craint d’être prise pour cible, estiment les analystes. Le 10 novembre, le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salman a dénoncé les « violations continues du droit humanitaire international par les forces d’occupation israéliennes », dans sa première déclaration publique sur la guerre.
« Les Saoudiens espèrent que le fait de ne pas avoir encore normalisé leurs relations et de disposer d’un canal (de communication) avec les Iraniens leur donne une certaine protection », explique Kim Ghattas, auteure d’un livre sur la rivalité irano-saoudienne. « Et je pense que les Iraniens espèrent que le fait qu’ils soient en contact avec les Saoudiens (…) leur offre aussi une certaine protection. »
(Avec AFP)
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