Égypte : l’humoriste Bassem Youssef libéré sous caution

Le célèbre humoriste égyptien Bassem Youssef, accusé d’avoir insulté l’islam et le président Mohamed Morsi, a été libéré dimanche sous caution après un interrogatoire d’environ cinq heures.

Une affiche de l’animateur Bassem Youssef. © AFP

Une affiche de l’animateur Bassem Youssef. © AFP

Publié le 31 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

M. Youssef, dont l’arrestation a été ordonnée samedi, a été relâché dans l’attente des résultats de l’enquête, a indiqué une source judiciaire.

J’ai été relâché contre une caution de 15.000 livres en tout (environ 1700 euros) pour trois affaires. Il en reste une quatrième pour laquelle la date de l’enquête n’a pas encore été déterminée, a dit M. Youssef sur son compte officiel sur Twitter.

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L’humoriste s’était rendu dans la matinée au Parquet général pour y être interrogé. Il est visé par plusieurs plaintes en raison de son émission satirique qui tourne en dérision les figures politiques du pays, en particulier le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, et les islamistes.

M. Youssef, dont le programme Al-Bernameg (L’émission) est inspiré du Daily Show américain de Jon Stewart, a continué à se moquer des autorités lors de son arrivée au parquet.

Le cardiologue reconverti en humoriste s’est frayé un chemin à travers la foule de partisans venus le soutenir et de journalistes, avec sur la tête un chapeau démesuré, imitation d’un couvre-chef que M. Morsi a porté lors d’une cérémonie universitaire honorifique au Pakistan mi-mars.

Sur Twitter pendant son interrogatoire

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Il a également continué à publier des commentaires ironiques sur son compte Twitter durant son interrogatoire. Les officiers (de police) et les magistrats du parquet veulent se faire prendre en photo avec moi. Peut-être est-ce la raison pour laquelle j’ai été convoqué ?, a-t-il ainsi écrit.

Samedi, le procureur général avait ordonné l’arrestation de M. Youssef après le dépôt de plusieurs plaintes contre lui en raison de son émission satirique.

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Accusé d’offense à l’islam pour s’être moqué du rituel de la prière et d’insulte envers M. Morsi pour avoir raillé son image à l’étranger, selon des sources judiciaires, l’humoriste a rejoint les rangs des journalistes visés par des plaintes pour insulte au président.

Cette augmentation du nombre de procédures engagées contre des journalistes a mis en question l’engagement de M. Morsi sur le respect de la liberté d’expression, une revendication-clé du soulèvement populaire qui avait provoqué la chute de l’ancien président Hosni Moubarak en 2011.

Des partisans de M. Youssef ont pris sa défense sur les réseaux sociaux, plusieurs figures de l’opposition dénonçant une tentative d’intimidation.

Les efforts pathétiques pour étouffer la dissidence et intimider les médias sont les signes révélateurs d’un régime vacillant qui se sent acculé, a ainsi affirmé Mohamed ElBaradei, prix Nobel de la paix et ancien chef de l’agence de l’énergie atomique de l’ONU, devenu l’un des ténors de l’opposition égyptienne.

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