Après le massacre de Zaongo, l’UE et les États-Unis demandent une enquête au Burkina Faso

L’Union européenne a appelé dimanche 12 novembre les autorités burkinabè à « faire toute la lumière » sur l’attaque qui a coûté la vie à une centaine de personnes la semaine dernière dans ce village de la région du Centre-Nord. Le gouvernement burkinabè n’a, lui, toujours pas réagi.

Des soldats patrouillent près de Dori, dans le nord du Burkina Faso, le 3 février 2020. © Olympia de Moismont/AFP

Publié le 13 novembre 2023 Lecture : 2 minutes.

« Près d’une centaine de civils, dont des femmes et des enfants, auraient été tués lors d’un massacre dans le village de Zaongo, dans la région du Centre-Nord du Burkina Faso« , selon un communiqué de l’Union européenne (UE), qui appelle « à faire toute la lumière sur les circonstances de cette tuerie afin d’en déterminer les responsabilités ».

Les États-Unis « choqués »

La responsable des Affaires africaines au département d’État américain, Molly Phee, a déclaré pour sa part vendredi sur X (ex-Twitter), qu’elle était « choquée et attristée » par la nouvelle du massacre. « Le gouvernement américain condamne cette attaque dans les termes les plus forts », a-t-elle déclaré, appelant également les autorités burkinabè à enquêter.

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Ces dernières n’ont pour l’instant pas réagi officiellement. « Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur le massacre. Une communication suivra en temps opportun », a affirmé une source sécuritaire burkinabè.

Selon nos informations, le massacre a été perpétré par des hommes non identifiés le 6 novembre. Plusieurs publications sur les réseaux sociaux ont montré ces derniers jours des photos insoutenables de cadavres de femmes et d’enfants, parfois de nourrissons, identifiés comme des habitants de Zaongo. « Il est difficile d’avancer des chiffres car les corps ont été inhumés sans véritable constat », a déclaré un ressortissant de la zone.

« Le massacre a eu lieu deux jours après des combats entre des forces de sécurité et des terroristes. Zaongo était l’un des rares villages de la zone à n’avoir pas encore été vidé par les terroristes. Certains soupçonnaient les habitants de collaborer avec eux », a précisé cette source.

Réquisitions

Une enquête avait déjà été ouverte au mois d’avril, après un autre massacre de 136 personnes – dont 50 femmes et 21 enfants – perpétré le 20 avril, par des hommes en uniformes militaires, à Karma, dans le nord du pays. Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait alors appelé à éviter des « conclusions hâtives » et à ne pas accuser immédiatement l’armée d’être responsable de cette tuerie.

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Mais ce massacre avait mis les autorités sous pression. Arrivé au pouvoir par un coup d’État en septembre 2022, Ibrahim Traoré a affirmé faire de la lutte antijihadiste sa priorité. En avril, il a signé un décret de « mobilisation générale » d’une durée d’un an, permettant si besoin la réquisition des « jeunes de 18 ans et plus » pour lutter contre les jihadistes.

Plusieurs organisations de la société civile au Burkina se sont récemment indignées de « réquisitions » de personnes critiques du pouvoir. Selon Human Rights Watch, « une douzaine de dissidents » sont concernés par ces réquisitions. Le capitaine Traoré avait pour sa part affirmé que les « libertés individuelles ne priment pas sur celles de la Nation ».

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(Avec AFP)

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