Nelson Mandela, victime d’une récidive de pneumonie, respire sans difficultés

L’ancien président sud-africain Nelson Mandela, hospitalisé mercredi soir pour une infection pulmonaire à l’âge de 94 ans, a été victime d’une récidive d’une ancienne pneumonie, mais va mieux et peut désormais « respirer sans difficultés », a assuré samedi la présidence sud-africaine.

Un habitant de Soweto passe devant des peintures murales représentant l’ancien président. © AFP

Un habitant de Soweto passe devant des peintures murales représentant l’ancien président. © AFP

Publié le 30 mars 2013 Lecture : 3 minutes.

"Les médecins disent qu’en raison de son infection pulmonaire, l’ancien président Mandela avait développé un épanchement pleural qui a été drainé. (…) Il est maintenant capable de respirer sans difficultés. Il continue de réagir au traitement et ne souffre pas", selon un communiqué.

La présidence a précisé que le plus illustre patient du pays a été hospitalisé "à cause d’une récidive d’une pneumonie".

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Les pneumonies peuvent se compliquer d’un épanchement de liquide entre les deux feuillets de la plèvre – une membrane qui entoure les poumons – ce qui gêne considérablement la respiration en comprimant les poumons. On draine alors ce liquide grâce à une aiguille glissée entre les côtes, ce qui permet aux poumons de retrouver toute leur place.

Le premier président noir d’Afrique du Sud, qui a passé vingt-sept ans en prison, a souffert d’une grave tuberculose dans le passé, qui l’a conduit à l’hôpital pendant six semaines en 1988, et a déjà été traité à plusieurs reprises pour des problèmes pulmonaires, une pathologie très dangereuse pour quelqu’un de son âge.

Ces problèmes ont nécessité plusieurs hospitalisations: pendant deux jours en janvier 2011 puis pendant dix-huit jours en décembre 2012.

Afflux de voeux de bon rétablissement

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La présidence sud-africaine, seule habilitée à communiquer, avait indiqué dès jeudi que le héros national réagissait bien à son traitement, quelques heures après son hospitalisation dans la nuit de mercredi à jeudi.

Elle avait ajouté vendredi qu’il avait "bon moral" et faisait "des progrès constants".

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Interrogé par l’AFP, le porte-parole de la présidence Mac Maharaj s’était félicité de ces "bonnes nouvelles", soulignant qu’il convient toutefois de rester "prudent" en raison du grand âge de Mandela, qui fut son compagnon de détention.

Tant Mandla Mandela, le petit-fils de l’icône de la lutte anti-apartheid, que Winnie Madikizela-Mandela, son ex-femme, ont déclaré vendredi qu’il allait bien. Le président sud-africain Jacob Zuma avait auparavant assuré qu’il n’y avait pas de raison particulière de s’alarmer.

Le président Zuma n’a pas bouleversé son programme. Il a par exemple annoncé qu’il se rendrait au sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) consacré à la situation en Centrafrique, mardi à N’Djamena (Tchad). Treize soldats sud-africains avaient trouvé la mort le 24 mars lors de la prise de Bangui par les rebelles du Séléka, suscitant une vive polémique en Afrique du Sud.

Toujours muet sur une éventuelle sortie de l’hôpital, Mac Maharaj n’a rien voulu dire sur le nom de l’établissement où a été admis M. Mandela mercredi soir. Sans doute à Johannesburg, où il réside, complètement retiré, quand il n’est pas à Qunu (sud), le village de son enfance, ou à Pretoria, à 60 km, où il avait passé ses derniers séjours à l’hôpital.

"Certains pensent que nous devrions dévoiler l’emplacement de l’hôpital: nous ne l’avons pas fait, très consciemment, parce que nous voulons nous assurer que les médecins se concentrent sur leur travail, et nous voulons protéger son intimité", a-t-il relevé.

Quelques journalistes se sont installés devant la résidence de Nelson Mandela à Johannesburg, où la situation était très calme, ainsi qu’aux abords de plusieurs hôpitaux des deux villes où il pourrait se trouver.

La torpeur du long week-end pascal n’a pas été particulièrement troublée, l’Afrique du Sud vivant au ralenti. Les fidèles ont prié pour "Madiba" – le nom de clan de Mandela, devenu un surnom affectueux – pendant les célébrations du Vendredi Saint dans les églises du pays, alors que les voeux de bon rétablissement affluaient.

Nelson Mandela avait contracté sa tuberculose pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap, où il a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention.

Libéré en 1990, il a reçu en 1993 le prix Nobel de la Paix pour avoir su mener à bien les négociations en vue d’installer une démocratie multiraciale en Afrique du Sud, conjointement avec le dernier président du régime de l’apartheid, Frederik de Klerk.

Mandela a été de 1994 à 1999 le premier président noir de son pays.

Sa santé devenant de plus en plus fragile, il vit complètement retiré depuis plusieurs années, et n’est plus apparu en public depuis la finale de la Coupe du monde de football, en juillet 2010 à Johannesburg.
 

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