Tanzanie : 19 morts et de nombreux disparus dans l’effondrement d’un immeuble

Deux nouveaux corps ont été retrouvés samedi après-midi dans les décombres de l’immeuble qui s’est effondré la veille dans le centre de Dar es Salaam, portant le nombre de morts à 19, alors que 18 personnes ont été retrouvées vivantes et qu’entre 20 à 30 sont toujours portées disparues.

Des secouristes s’activent après l’effondrement d’un immeuble à Dar es Salaam. © AFP

Des secouristes s’activent après l’effondrement d’un immeuble à Dar es Salaam. © AFP

Publié le 30 mars 2013 Lecture : 3 minutes.

"Les secours se poursuivent, mais nous avons peu d’espoir de retrouver quiconque vivant", a expliqué à l’AFP samedi le préfet de la région, Saidi Mecky Sadicky, 24 heures après l’effondrement de l’immeuble sous lequel, selon lui, entre 60 et 70 personnes auraient été ensevelies lorsqu’il s’est effondré.

Si le nombre de disparus n’était pas connu précisément, entre 25 et 35 personnes étaient donc supposées toujours prisonnières des décombres de l’immeuble d’une quinzaine d’étages, qui était en cours de construction lorsqu’il s’est effondré vendredi vers 08H45 (05H45 GMT) dans le quartier de commerces et d’affaires de la capitale économique de la Tanzanie.

la suite après cette publicité

"Deux nouveaux corps ont été retrouvés cet après-midi, portant le bilan à 19" morts, a déclaré samedi M. Sadicky à la presse.

"Les corps retrouvés incluent ceux de deux enfants et d’une femme", avait-il précisé plus tôt dans la journée et "nous recherchons d’autres enfants, car (…) quatre étaient portés disparus".

Selon des témoins, outre les ouvriers travaillant sur le chantier, des enfants jouant à proximité et des vendeuses de rues ont été ensevelis sous les décombres lors de l’effondrement du bâtiment.

Des centaines de sauveteurs ont poursuivi les recherches tout au long de la nuit et les opérations continuaient samedi malgré des averses, essentiellement avec des excavateurs, mais aucun survivant n’a été retrouvé depuis quasiment 24 heures.

la suite après cette publicité

M. Sadicky a confirmé que 18 personnes avaient été extraites vivantes des décombres vendredi. Dix sont toujours hospitalisées, dont trois grièvement blessées, et huit ont quitté l’hôpital après avoir été soignées, a-t-il indiqué.

Les secours avaient progressé plutôt lentement vendredi, mais à la demande de l’ambassade de Chine en Tanzanie, des sociétés chinoises de construction ont fourni des hommes et du matériel, donnant un coup d’accélérateur aux opérations de déblaiement et d’excavation, selon le préfet de Dar es Salaam.

la suite après cette publicité

Samedi, des dizaines d’ouvriers et contremaîtres chinois dirigeaient des conducteurs d’engins de levage et d’excavateurs dégageant l’enchevêtrement de béton, de fer et de bois.

Une ville en pleine expansion

Le bâtiment effondré était un projet immobilier établi conjointement, sur la base d’un partenariat public-privé (PPP), entre la Société nationale du Logement (NHC) et la société Ladha Construction Ltd.

Les propriétaires de la société et plusieurs cadres, ainsi que des responsables du Conseil municipal de Dar es Salaam étaient en garde à vue et interrogés par la police, dans le cadre de l’enquête, selon M. Sadicky.

Des sources policières ayant requis l’anonymat ont indiqué à l’AFP que six personnes au total étaient questionnées par la police.

Le préfet a rendu hommage aux nombreux habitants et ouvriers de chantier alentour qui se sont joints aux sauveteurs – militaires, policiers, pompiers, membres de la Croix-Rouge – dès la catastrophe pour aider à déblayer les décombres.

Il a également remercié les responsables de la mosquée chiite voisine qui ont fourni de la nourriture, de l’eau et des médicaments aux sauveteurs.

Vendredi, un habitant du quartier, Musa Mohamed a raconté avoir "cru à un tremblement de terre" avant de voir l’immeuble s’effondrer.

Le quartier en question abrite à la fois des bâtiments résidentiels et des bureaux. Normalement très animé dès le début de la matinée, il était relativement peu fréquenté en ce Vendredi saint, férié en Tanzanie.

En juin 2008, un immeuble en construction s’était déjà effondré dans le centre de Dar es Salaam, non loin du site de l’accident de vendredi, tuant au moins quatre personnes et faisant plusieurs blessées.

Des habitants du quartier ont dénoncé le non-respect des réglementations et des normes en matière de construction, des règles de sécurité, et l’absence de contrôle des autorités, alors que la ville connaît un boom immobilier.
 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires