L’Afrique face aux enjeux climatiques : tout comprendre en infographies
L’eau, l’air, la terre et le feu… À l’occasion de la COP28, Jeune Afrique propose une série en quatre volets pour décrypter, en infographies, les problématiques auxquelles le continent est confronté.
Du 30 novembre au 12 décembre, chefs d’État, ministres, patrons de grandes entreprises et activistes du climat ont rendez-vous à Dubaï pour la Conférence des parties sur le climat de l’ONU (COP28). L’occasion de se pencher, une nouvelle fois, sur les nombreux enjeux auxquels le monde se trouve confronté en raison du dérèglement climatique.
Sur ce front, l’Afrique occupe une place particulière. Le continent, qui n’est pourtant responsable que de 4% seulement des émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis le début de la révolution industrielle, est aussi celui où les conséquences du bouleversement climatique sont les plus lourdes. En amont de la COP28, Jeune Afrique vous propose, dans son dossier consacré à l’événement, une série d’infographies déclinées en quatre thématiques pour identifier les solutions que les décideurs du continent doivent mettre en œuvre pour limiter les dégâts.
Parce que ces sujets touchent profondément au vivant, nous vous invitons à les découvrir au fil des quatre éléments : l’eau, l’air, la terre et le feu.
L’eau : freiner l’érosion côtière
Dans le premier volet de cette série, c’est sur l’eau – et plus précisément sur l’océan – que nous vous invitons à embarquer, en mettant en lumière un phénomène qui sera l’un des défis majeurs des prochaines années : l’érosion côtière.
Quelle est la part de responsabilité du dérèglement climatique dans l’accélération de l’érosion du littoral africain ? Quelles sont les régions les plus touchées ? Et pourquoi ? Le premier volet dresse un état des lieux à l’échelle continentale. On y apprend notamment que pas moins de 56 sites protégés du patrimoine africain, naturel ou historique, sont menacés de disparition dans les cent ans à venir. On y prend la mesure, aussi, de l’accélération d’un phénomène qui va concerner jusqu’à 116 millions d’Africains d’ici à 2030.
Faut-il se contenter de ce triste constat ? Non, bien au contraire. Dans un second article, nous nous penchons sur l’une des solutions mise en œuvre pour contrer l’avancée des eaux. Et c’est dans la mangrove du littoral sénégalais, où ONG et habitants se battent pied à pied, que nous vous emmenons. Les actions menées en Casamance le prouvent : si restaurer la mangrove ne ramènera pas immédiatement les 25% de terres disparues en un demi-siècle, une décennie de travail aussi patient que difficile a tout de même permis aux Casamançais de faire pièce à l’avancée de la mer.
La terre : nourrir l’Afrique à +2°C
Dans le deuxième volet de notre série, consacré à la terre, nous décryptons, en datavisualisation, les voies possibles pour atteindre la souveraineté alimentaire. Une problématique qui peut paraître insoluble. Existe-t-il un modèle qui soit à la fois capable de doubler la production agricole actuelle, pour nourrir les Africains d’aujourd’hui et de demain, tout en contenant les émissions de gaz à effet de serre, en limitant la déforestation et, surtout, en restaurant la biodiversité des écosystèmes et en préservant les ressources en eau ? Comment sortir d’un système qui favorise paupérisation et exode rural ?
Si la tentation est forte de reproduire sur le continent la « révolution verte » qui a permis à l’Occident – avec force engrais et pesticides – de nourrir d’abord sa population et ensuite son hégémonie, une telle politique pourrait bien se retourner à plus ou moins long terme contre les Africains eux-mêmes. Adaptée aux écosystèmes locaux, protectrice des sols et répondant aux besoins des populations, l’agroécologie pourrait bien offrir aux producteurs comme aux consommateurs du continent la sécurité alimentaire qu’ils appellent de leurs vœux.
L’air : faire respirer le continent
Dans le troisième volet, qui porte sur l’air, nous dressons un état des lieux et présentons les solutions possibles pour limiter la pollution atmosphérique et ses effets délétères sur le climat et la santé. Face aux chiffres, difficile de ne pas être inquiet. La pollution de l’air a provoqué la mort de 1,1 million de personnes sur le continent pour la seule année 2019. En cause, en particulier, les très fortes concentrations en particules fines issues, notamment, des gaz d’échappement. Si leur ampleur varie d’un pays à l’autre, le même constat émerge partout : la vétusté du parc automobile est, pour une large part, responsable de la toxicité de l’air des grands centres urbains.
Pour sortir de l’ornière, plusieurs gouvernements ont fait le pari d’investir dans les infrastructures de transports publics. De nombreux efforts restent à faire dans ce domaine. Mais, partout où des tramways, des trains express régionaux ou urbains ont été mis en place, l’impact sur la qualité de l’air est, sur le long terme, quantifiable.
L’Afrique peut-elle se passer du bois de chauffage ?
Dans le quatrième et dernier volet de notre série d’infographies, nous faisons un focus sur un sujet qui, s’il ne semble pas être au cœur des préoccupations, est pourtant d’une importance capitale : le bois de chauffage. Premier constat, le recours au bois et au charbon pour chauffer ses aliments a de nombreuses conséquences, tant sur le plan sanitaire – la pollution domestique tue des dizaines de milliers de personnes chaque année sur le continent – que sur le plan climatique. Les gaz à effet de serre (GES) émis par la combustion du bois et du charbon à l’échelle continentale représentent chaque année autant que les émissions de GES de l’Afrique du Sud. Des émissions « sèches » auxquelles il faut encore ajouter la perte de puits de carbone liée à la déforestation.
Il existe pourtant de nombreuses solutions alternatives, dont certaines sont déjà très largement répandues. Bioéthanol fabriqué à partir de la mélasse (un déchet des raffineries de sucre est-africaines), minipanneau solaire, bombonne de GPL (gaz de pétrole liquéfié ; LPG en anglais), réchaud amélioré en brique de boue séchée… Les initiatives pour cuisiner de manière plus propre se multiplient. Et ce marché, d’une valeur estimée à 40 milliards de dollars en Afrique, apparaît stratégique à plus d’un titre.
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