Centrafrique : les rebelles annoncent avoir pris le palais présidentiel, Bozizé en fuite
Les rebelles de la coalition centrafricaine du Séléka ont pris dimanche le palais présidentiel de Bangui, a annoncé à l’AFP un de leurs chefs militaires, le colonel Djouma Narkoyo, précisant que le président François Bozizé ne s’y trouvait pas.
"Nous avons pris le Palais présidentiel. Bozizé n’y était pas. Maintenant, nous allons nous rendre à la radio (nationale) pour que le président du Séléka (Michel Djotodia) prenne la parole", a-t-il déclaré. "Nous savions que Bozizé n’était pas là", a-t-il précisé. Le chef de l’État aurait fui la ville vers la RDC, après avoir franchi le fleuve Oubangui, selon un de ses conseillers, cité par Reuters.
Une source militaire sous couvert de l’anonymat a confirmé la prise de la présidence par le Séléka, soulignant qu’il y avait encore des poches de résistance dans la ville mais que le rapport de force était clairement en faveur des rebelles. Dimanche matin, le colonel Narkoyo avait averti que la journée d’aujourd’hui sera décisive. "Nos hommes sont dans Bangui, on prend nos emplacements".
Non respect des accords de Libreville
L’assaut de la rébellion a commencé vers 07H30 (6h30 GMT). "Nos éléments ont lancé l’offensive en début de matinée passant le +bouchon+ du PK10 (point kilométrique 10) près de la base sud-africaine pour aller vers le centre-ville", a expliqué Eric Massi, un porte-parole de la rébellion depuis Paris. Les échanges ont été très intenses vers 08h00 (07h00 GMT) mais sont devenus plus sporadiques, a constaté un journaliste de l’AFP proche de la zone des affrontements dans le centre ville où se trouve le palais présidentiel. Les rebelles avaient commencé à entrer dans la capitale samedi en fin d’après-midi après avoir repris les armes la veille.
La rébellion avait lancé une offensive le 10 décembre dans le nord du pays et avait enchaîné victoire sur victoire face aux forces gouvernementales avant de stopper sa progression sous la pression internationale à 75 km au nord de Bangui. Des accords de paix signés à Libreville le 11 janvier avaient débouché sur la formation d’un gouvernement d’union nationale composé du camp Bozizé, de l’opposition et de la rébellion. Arguant du non respect des accords par le clan Bozizé, les rebelles ont déclenché à nouveau les hostilités vendredi et déclaré vouloir mettre en place un gouvernement de transition s’ils prenaient Bangui.
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