Au Burkina Faso, les auteurs du massacre de Zaongo toujours inconnus

Selon un bilan officiel provisoire, au moins 70 personnes ont été tuées dans l’attaque contre ce village du Centre-Nord. Les investigations pour identifier ses auteurs se poursuivent.

Le capitaine Traoré, président de la transition au Burkina Faso, lors d’une visite des écoles de formation militaire de Pô, de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou, le 22 juillet 2023. © DR

Le capitaine Traoré, président de la transition au Burkina Faso, lors d’une visite des écoles de formation militaire de Pô, de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou, le 22 juillet 2023. © DR

Publié le 14 novembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Selon un bilan provisoire communiqué lundi 13 novembre par le procureur du Faso, Simon Gnanou, les tueries perpétrées le 5 novembre dans le village de Zaongo ont fait 70 victimes, « essentiellement des enfants et des personnes âgées ». Le procureur a précisé lundi que l’audition des « parents des victimes et des blessés permettra de préciser le nombre exact de morts », tandis que « les auteurs des atrocités demeurent pour le moment inconnus ».

Dimanche, l’Union européenne avait évoqué ce massacre et un possible bilan d’une centaine de morts, appelant les autorités de Ouagadougou à « faire toute la lumière » sur celui-ci. Washington, par la voix de la responsable des Affaires africaines au sein du Département d’État, Molly Phee, avait pour sa part condamné cette « attaque dans les termes les plus forts » et demandé l’ouverture d’une enquête. Ce qui serait chose faite, selon une source sécuritaire.

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Plus de 17 000 morts civils et militaires

« Le massacre a eu lieu deux jours après des combats entre des forces de sécurité et des terroristes. Zaongo était l’un des rares villages de la zone à n’avoir pas encore été vidé par les terroristes. Certains soupçonnaient les habitants de collaborer avec eux », a précisé un ressortissant de la zone, sous couvert d’anonymat. De nombreuses localités ont été désertées, provoquant le déplacement de plus de deux millions de personnes. Depuis 2015, les violences attribuées à des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI) ont fait plus de 17 000 morts civils et militaires.

Le procureur a expliqué s’être rendu sur les lieux le 11 novembre avec une équipe composée notamment d’un juge d’instruction militaire, d’éléments de la Brigade spéciale des investigations antiterroristes et de lutte contre la criminalité organisée, ainsi que de gendarmes. Il a également salué les forces de défense et de sécurité, qui ont « procédé à des déminages » dans cette zone où opèrent des groupes jihadistes, et repoussé « une attaque contre le convoi ».

Et l’enquête sur Karma ?

Une enquête avait été ouverte au Burkina au mois d’avril, après le massacre de 136 personnes – dont 50 femmes et 21 enfants – perpétré le 20 avril par des hommes en uniformes militaires, à Karma, dans le nord du pays. Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait alors appelé à éviter des « conclusions hâtives » et à ne pas accuser immédiatement l’armée d’être responsable de cette tuerie. Depuis lors, aucune communication officielle n’a été faite sur les résultats de cette enquête.

Le capitaine Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État en septembre 2022, affirme avoir la lutte antijihadiste pour priorité. Il a signé en avril un décret de « mobilisation générale » d’une durée d’un an, permettant si besoin la réquisition des « jeunes de 18 ans et plus » pour lutter contre les jihadistes. Human Rights Watch a relevé qu’une « douzaine de dissidents » avaient ainsi été « appelés par les forces de sécurité » et « réquisitionnés pour participer aux opérations de sécurité du gouvernement ».

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(Avec AFP)

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