Israël : Gaza s’invite dans la visite d’Obama avec deux roquettes

Les mouvements palestiniens de Gaza se sont invités en pleine visite de Barack Obama en Israël et dans les Territoires, en tirant deux roquettes jeudi matin avant une rencontre entre le président américain et le chef palestinien Mahmoud Abbas.

Un drapeau palestinien planté en face de la colonie Maale Adumin à Jérusalem, le 20 mars 2013. © AFP

Un drapeau palestinien planté en face de la colonie Maale Adumin à Jérusalem, le 20 mars 2013. © AFP

Publié le 21 mars 2013 Lecture : 3 minutes.

Les deux roquettes, dont le tir n’avait pas été revendiqué en début de matinée, se sont abattues dans le sud d’Israël sans faire de blessé.

"Une des roquettes a explosé dans la cour d’une maison de la ville de Sdérot, provoquant des dégâts. Le deuxième engin est tombé dans un champ", a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.

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Les tirs de Gaza se sont produits trois heures avant que le président Obama ne rencontre le dirigeant de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie.

La Maison Blanche s’est refusée à tout commentaire dans l’immédiat.

Un haut responsable gouvernemental israélien a affirmé à l’AFP qu’"Israël observera de très près les propos du président Abbas aujourd’hui à Ramallah pour voir s’il condamnera l’attaque de roquettes de Gaza ce matin contre Israël".

Israël reproche régulièrement au président palestinien de s’abstenir de dénoncer les tirs de roquettes de Gaza contre le territoire israélien.

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"Nous allons aussi voir s’il (Abbas) cesse les discussions unitaires avec le Hamas, étant donné que ces roquettes sont lancées d’un territoire contrôlé par le Hamas et que ce dernier refuse de reconnaître le droits d’Israël à exister", a prévenu le responsable israélien sous couvert de l’anonymat.

Le président Obama, qui s’entretiendra jeudi avec Mahmoud Abbas et son Premier ministre Salam Fayyad, est arrivé mercredi dans la région avec pour seule ambition déclarée d’"écouter" mais pas de lancer d’initiative de paix sur le Proche-Orient.

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De leur côté, revenus des espoirs de paix soulevés par le président américain au début de son premier mandat, les Palestiniens espèrent de sa visite des mesures concrètes pour améliorer leur sort face à l’occupation israélienne.

Dans une tribune publiée par le quotidien israélien Haaretz, le négociateur palestinien Nabil Chaath a appelé le président américain à "des décisions fermes et courageuses avant qu’il ne soit trop tard", l’exhortant à renoncer à ses "appels à la reprise d’un +processus de paix+ vide de sens".

Premières roquettes depuis février

La bande de Gaza, sous blocus israélien, ne figurait pas jusqu’à présent au menu de la visite du président américain.

Le maire de Sdérot, David Bouskila a regretté à la radio militaire que sa ville, cible fréquente des roquettes palestiniennes, "serve de punching-ball pour le Hamas et les autres groupes terroristes qui ont cette fois-ci voulu faire comprendre par des moyens non diplomatiques à Barack Obama qu’il n’était pas le bienvenu dans la région".

Des responsables militaires, cités par la même radio, ont également estimé que ces tirs visaient à "porter atteinte à la visite de Barack Obama".

Le 23 juillet 2008, Barack Obama, à l’époque sénateur et candidat présidentiel démocrate à la Maison Blanche s’était rendu à Sdérot, cible régulière de tirs de roquettes palestiniennes.

Il avait soutenu à cette occasion le refus d’Israël de négocier directement avec le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007.

La dernière roquette de Gaza contre Israël remontait au 26 février.

Il s’agissait du premier tir depuis la fin, le 21 novembre 2012, de l’opération militaire "Pilier de Défense" conduite par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

Israël et le Hamas ont conclu, par l’intermédiaire de l’Egypte, un cessez-le-feu généralement respecté par toutes les parties depuis la fin novembre.

Les hostilités entre l’armée israélienne et les groupes palestiniens de Gaza qui avaient duré huit jours, ont coûté la vie à 177 Palestiniens, dont plus d’une centaine de civils, ainsi qu’à six Israéliens, quatre civils et deux militaires, selon les bilans des deux camps.

Plus d’un millier de roquettes avaient été tirées de Gaza vers le territoire israélien, y compris Tel-Aviv et Jérusalem, au cours des hostilités.

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