Après Abdoulaye Doucouré, qui renoncera à la CAN 2023 en Côte d’Ivoire ?
La prochaine Coupe d’Afrique des nations se déroulant en pleine saison footballistique européenne, certains joueurs hésitent à emboîter le pas à leur confrère malien, qui n’ira pas en Côte d’Ivoire.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 14 novembre 2023 Lecture : 2 minutes.
Existe-t-il un calendrier idéal pour une Coupe d’Afrique des nations (CAN), compétition rarement privilégiée au sein de la planète foot ? Après de funestes inondations en Côte d’Ivoire, en 2022, la Confédération africaine de football (CAF) avait renoncé à la programmation de la CAN 2023 en pleine saison des pluies, du 23 juin au 23 juillet. Décalé à début 2024, précisément du 13 janvier au 11 février, à Abidjan, Bouaké, Korhogo, San Pedro et Yamoussoukro, l’évènement fait maintenant grincer des dents du côté des championnats européens.
Après Doucouré, Onana ?
La concurrence des compétitions n’est pas nouvelle. Lors de l’édition camerounaise de la CAN disputée en janvier-février 2022, la presse soulignait que seuls 29,7 % des joueurs concernés évoluaient en Afrique. A contrario, 404 footballeurs appelés par leurs sélections africaines intervenaient dans des championnats rattachés à l’UEFA, l’Union des associations européennes de football. Or, en Europe, les « footeux » sont davantage libérables lors de la sacro-sainte trêve estivale qu’en plein hiver.
En prévision de la compétition continentale ivoirienne, le débat vient d’être relancé, le milieu de terrain de l’Everton FC, Abdoulaye Doucouré, venant de renoncer à y participer. Le Malien répondait, le 5 novembre dernier, aux journalistes de l’application « 90 Football ».
Difficile de dénouer l’écheveau traditionnel des pressions des équipes et de l’autocensure. Au-delà de l’indisponibilité d’un joueur africain pendant une partie de la CAN, les clubs qui « acquièrent » les footballeurs à grand frais redoutent que l’absent revienne épuisé, voire blessé. Même à demi-mot, dans les arcanes des vestiaires et en particulier en période critique pour le club, le débat est si récurrent que certains joueurs remisent leurs envies patriotiques, par anticipation d’éventuelles brimades.
Ces dernières peuvent aller de la bouderie temporaire par maintien sur le banc – « qui va à la chasse perd sa place » – à des mesquineries en période de mercato hivernal –« attention, ce candidat pourrait s’éclipser en Afrique en milieu de championnat ». En 2022, le président de Naples, Aurelio de Laurentiis, n’avait-il pas lancé : « Ne me parlez plus des footballeurs africains. Je n’en prendrai plus, tant que la CAN sera organisée au milieu de la saison » ?
La défection annoncée de Doucouré a déjà réveillé les bookmakers du « boycott ». C’est ainsi que le média américain consacré au sport ESPN (Entertainment Sport Programming Network) susurre que le gardien de but de Manchester United, le Camerounais André Onana, hésiterait à se rendre en Côte d’Ivoire.
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