L’armée israélienne lance une opération « ciblée » dans l’hôpital Al-Shifa

Au 40e jour de guerre entre le Hamas et Israël, des soldats ont investi le plus grand hôpital de la bande de Gaza. L’armée israélienne pense qu’il abrite un site militaire stratégique.

Cette photo prise tôt le 3 novembre 2023 montre une vue de l’hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza. © Dawood NEMER / AFP

Cette photo prise tôt le 3 novembre 2023 montre une vue de l’hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza. © Dawood NEMER / AFP

Publié le 15 novembre 2023 Lecture : 3 minutes.

L’armée israélienne est entrée ce 15 novembre dans le plus grand hôpital de la bande de Gaza où s’entassent des milliers de déplacés palestiniens pour une opération « ciblée » contre le Hamas, accusé par Israël et les États-Unis d’y abriter un site militaire stratégique.

Au 40e jour de guerre entre le mouvement islamiste palestinien et Israël, l’armée dit mener « une opération ciblée et de précision contre le Hamas dans un secteur spécifique de l’hôpital Al-Shifa »,selon un communiqué.

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Le vice-ministre de la Santé du Hamas, Youssef Abou Rich, présent dans l’hôpital, décrit « des dizaines de soldats et de commandos » israéliens « aux urgences et à la réception » de l’hôpital et que « des chars sont entrés dans le complexe de l’hôpital ». L’ONU et la communauté internationale doivent intervenir « immédiatement » pour mettre fin à cette opération, a-t-il plaidé.

« Boucliers humains »

Alors que l’ONU et des ONG s’alarment de la situation des civils dans les hôpitaux du nord de la bande de Gaza où sont concentrées les opérations de l’armée israélienne, celle-ci a précisé avoir envoyé « des équipes médicales parlant arabe et entraînées » pour cet type d’environnement « complexe » afin « qu’aucun tort ne soit causé aux civils utilisés par le Hamas comme boucliers humains ».

Plusieurs milliers de personnes, malades, personnels et civils déplacés par la guerre, s’entassent à Al-Shifa. Les médecins et des ONG internationales affirment qu’aucun d’eux ne peut en sortir sous peine d’être visé par des tirs alors que les combats font rage entre soldats israéliens et combattants palestiniens.

Dans la nuit, le ministère de la Santé du Hamas a affirmé que l’armée israélienne avait informé l’hôpital de son intention de mener une opération. « Nous tenons l’occupation [nom donné par le Hamas à Israël, ndlr], la communauté internationale, les États-Unis entièrement responsables de la sécurité des milliers de membres des équipes médicales, blessés, déplacés dans l’enceinte. Nous mettons en garde contre un massacre à l’hôpital », avait indiqué le ministère.

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L’armée israélienne a dit avoir « fait savoir aux autorités compétentes de Gaza que toutes les activités militaires au sein de l’hôpital devaient cesser dans les 12 heures » mais que cela « n’avait malheureusement pas été le cas ». L’armée israélienne estime que l’hôpital abrite des infrastructures stratégiques du Hamas, qui se sert selon elle de la population comme de « boucliers humains ». Le mouvement islamiste et le ministère de la Santé à Gaza démentent formellement et ont, à plusieurs reprises, réclamé la visite de « commissions d’enquêtes internationales ».

Fosse commune

La Maison Blanche assure elle aussi que le Hamas et son allié le Jihad islamique avaient « un centre de commandement et de contrôle depuis l’hôpital Al-Shifa ». « L’adoption par la Maison Blanche et le Pentagone du faux récit de l’occupation selon lequel la résistance utilise Al-Shifa à des fins militaires a donné le feu vert à l’occupation pour commettre davantage de massacres contre les civils », a affirmé le Hamas.

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Le directeur d’Al-Shifa Mohammed Abou Salmiya avait rapporté qu’au moins « 179 corps » avaient dû être enterrés dans une fosse commune. « Il y a des corps qui jonchent les allées du complexe hospitalier et les chambres frigorifiées des morgues ne sont plus alimentées » en électricité, avait-il aussi raconté à l’AFP avant l’opération israélienne dans cet hôpital de la ville de Gaza.

La Maison Blanche n’a pas voulu commenter l’opération israélienne en cours mais a assuré que Washington s’opposait à des « échanges de tirs dans un hôpital où des personnes innocentes, démunies, malades cherchant à recevoir des soins ».

Libération des otages

En Israël, la pression s’accentue sur le gouvernement israélien pour qu’il obtienne la libération des otages.

Une télévision proche des services de sécurité égyptiens a indiqué que le chef du Mossad, le renseignement israélien, avait discuté au Caire « du dossier de l’échange de prisonniers », alors que deux otages ont récemment été relâchées par le Hamas via le territoire égyptien. Le 12 novembre, le Premier ministre israélien avait évoqué la possibilité d’un accord pour libérer des otages. Mais le Hamas avait par la suite accusé Israël de « tergiverser » pour la libération.

(Avec AFP)

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