Le Ghana appelle les Africains à s’unir afin d’obtenir des réparations pour l’esclavage

Lors d’une conférence organisée à Accra, le 14 novembre, le président ghanéen a demandé des « excuses officielles » aux nations européennes.

Barack Obama visite le fort de Cape Coast, ancien comptoir colonial de la traite négrière au Ghana, le 11 juillet 2009. © WhiteHouse/P. Souza/HANNING/REA

Barack Obama visite le fort de Cape Coast, ancien comptoir colonial de la traite négrière au Ghana, le 11 juillet 2009. © WhiteHouse/P. Souza/HANNING/REA

Publié le 15 novembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Nana Akufo-Addo a appelé ses homologues du continent à faire front commun pour obtenir des réparations pour l’esclavage transatlantique et les dommages causés durant l’ère coloniale. « Le continent africain tout entier mérite des excuses officielles de la part des nations européennes impliquées dans la traite des esclaves », a déclaré le président ghanéen lors d’une conférence sur les réparations à Accra organisée le 14 novembre.

« La phase sombre de l’Afrique »

« Aucune somme d’argent ne peut réparer les dommages causés par la traite transatlantique des esclaves et ses conséquences. Mais il s’agit d’une question que le monde ne peut plus ignorer », a-t-il ajouté. Nana Akufo-Addo, dont le pays a été le premier du continent à accéder à l’indépendance en 1957, n’a pas précisé la forme que pourraient prendre ces réparations financières.

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Invitant l’Afrique à collaborer avec les Caraïbes pour progresser sur cette question des réparations, Nana Akufo-Addo a ajouté qu’il s’agissait d’une « demande de justice légitime », lui qui avait déjà réclamé réparation devant l’Assemblée générale de l’ONU en septembre.

Le Fort de Cape Coast au Ghana, ancien comptoir colonial de la traite négrière, est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979.

Décrivant l’esclavage et le colonialisme comme « la phase sombre de l’Afrique », le président de l’Union des Comores et président en exercice de l’Union africaine, Azali Assoumani, a expliqué pendant la conférence que l’ombre de l’ère coloniale faisait « encore des ravages dans notre population ».

Restitution

Ce mois-ci, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a exprimé sa « honte » face aux crimes commis pendant la période coloniale de son pays en Tanzanie. En début d’année, le propriétaire du journal britannique The Guardian a présenté ses excuses pour le rôle joué par les fondateurs du média dans l’esclavage transatlantique et a annoncé un « programme de justice réparatrice d’une durée de dix ans ».

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Récemment, certains chefs d’État occidentaux ont commencé à reconnaître les torts commis au cours de cette époque en Afrique, et des musées ont commencé à restituer des trésors et des œuvres d’art africain volés.

Le Nigeria est en passe de récupérer des milliers de plaques métalliques, de sculptures et d’objets du XVIème au XVIIIème siècle qui ont été pillés dans l’ancien royaume du Bénin et se sont retrouvés dans des musées et chez des collectionneurs d’art aux États-Unis et en Europe.

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Le Bénin, voisin du Nigeria, a inauguré l’année dernière une exposition de ses œuvres d’art et de ses trésors restitués par la France après deux ans de négociations.

(Avec AFP)

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