À Gaza, l’assaut d’Al-Shifa fait réagir la communauté internationale

« Une opération précise et ciblée », selon l’armée israélienne. « Une barbarie », selon Amman. L’assaut sur l’hôpital Al-Shafi marque le paroxysme des antagonismes et a provoqué de nombreuses réactions, en particulier à l’ONU.

Des soldats israéliens dans le complexe hospitalier Al-Shifa, pendant leur opération terrestre contre le Hamas, le 15 novembre 2023. © Israeli Defence Forces/Handout via REUTERS

Des soldats israéliens dans le complexe hospitalier Al-Shifa, pendant leur opération terrestre contre le Hamas, le 15 novembre 2023. © Israeli Defence Forces/Handout via REUTERS

Publié le 15 novembre 2023 Lecture : 3 minutes.

Des dizaines de soldats israéliens, certains cagoulés et tirant en l’air, ordonnent aux Gazaouis réfugiés dans l’hôpital Al-Shifa de se rendre. Des chars israéliens ont pénétré dans le complexe hospitalier. Au 40e jour de guerre, le monde assiste à l’assaut sur le plus grand hôpital de Gaza soupçonné par l’armée israélienne d’être un repère stratégique pour le Hamas. Et les réactions se multiplient.

En Jordanie, le ministre des Affaires étrangères Ayman Safadi a déclaré que l’opération israélienne « illustre la barbarie qu’autorise le silence du Conseil de sécurité de l’ONU ». « Nous dénonçons le silence du Conseil de sécurité sur cette barbarie. Ce silence couvre des crimes de guerre. Ce silence ne peut être accepté ni justifié. Le Conseil doit agir », a-t-il écrit sur X, déplorant une « catastrophe » à Al-Shifa.

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À Ramallah, au siège de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a estimé que la guerre à Gaza est « une guerre contre l’existence des Palestiniens ». Son ministère des Affaires étrangères a accusé l’armée israélienne d’avoir « violé de façon flagrante » le droit international en lançant une opération militaire dans l’hôpital de Gaza, et réclamé une « intervention internationale pour y protéger les civils ».

Du côté des organisations internationales, la Croix-Rouge et l’ONU se disent « extrêmement inquiets ». « Je suis horrifié par les informations faisant état de raids militaires à l’hôpital al-Chifa à Gaza », a écrit Martin Griffiths, responsable des opérations humanitaires d’urgence de l’ONU sur X. « La protection des nouveaux-nés, des patients, du personnel médical et de tous les civils doit primer sur toute autre préoccupation », a-t-il insisté. « Les hôpitaux ne sont pas des champs de bataille », a-t-il souligné.

Le CICR et l’OMS s’alarment

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ainsi que le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se sont dits « extrêmement inquiets » de l’impact sur les personnels médicaux, les patients et les civils qui ont trouvé refuge dans l’hôpital. Le CICR rappelle que « les patients, le personnel médical et les civils doivent être protégés à tout moment » et indique être en contact « avec les autorités concernées. »

Le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a jugé sur X que « les informations sur une incursion militaire dans l’hôpital d’Al-Shifa sont profondément préoccupantes ». Il a souligné que l’OMS avait une nouvelle fois perdu le contact avec le personnel de santé de l’hôpital. « Nous sommes extrêmement inquiets pour leur sécurité et celle de leurs patients », a-t-il ajouté.

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Dans une vidéo envoyée à la presse, Martin Griffiths a affirmé que « le Hamas ne doit pas, ne devrait pas, utiliser un lieu tel qu’un hôpital pour se protéger ». Il a également souligné que la traque des dirigeants du mouvement islamiste palestinien ne devait pas servir d’excuse pour s’en prendre militairement à un hôpital. « Les hôpitaux ne doivent pas devenir une zone de guerre », a-t-il dit. « Nous estimons que ces deux questions sont tout aussi importantes et tout aussi compréhensibles pour les deux parties », a-t-il ajouté.

Il s’est également dit préoccupé par « le sort des patients qui se trouvent dans un hôpital qui ne fonctionne pas ». »Je comprends que les Israéliens cherchent à retrouver les dirigeants du Hamas, mais ce n’est pas de notre responsabilité. Notre souci est de protéger la population de Gaza », a-t-il ajouté. À Washington, la Maison Blanche répète que « les hôpitaux et les patients doivent être protégés ».

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Le mouvement palestinien Hamas a quant à lui accusé le président américain Joe Biden d’être « entièrement responsable » de l’opération israélienne en cours. « Nous tenons l’occupation [nom donné par le Hamas à Israël, ndlr] et le président Biden entièrement responsables de l’assaut du complexe médical de al-Chifa » par l’armée israélienne, a indiqué le Hamas dans un communiqué en arabe.

(Avec AFP)

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