Présidentielle à Madagascar : couvre-feu imposé à Antananarivo
À la veille du premier tour de l’élection à la magistrature suprême, et après des semaines de campagne très tendues, le préfet a invoqué des actions contre divers matériaux électoraux pour justifier sa décision.
Madagascar a imposé un couvre-feu à Antananarivo mercredi 15 novembre au soir et aux premières heures de jeudi, jour du premier tour de l’élection présidentielle qui se prépare dans un contexte tendu, a annoncé le préfet de police de la capitale.
« Face aux divers actes de sabotage qui se sont déroulés » mardi 14 novembre au soir, « je vais sortir un arrêté d’ici peu instaurant un couvre-feu à partir de 21 heures » et « jusqu’à 4 heures du matin », a déclaré le général Angelo Ravelonarivo lors d’une conférence de presse à Antananarivo.
Évoquant l’ « incendie d’un bureau » de vote et « la destruction de divers matériaux électoraux », le préfet a mis en garde contre des actions menant à de possibles arrestations avec « circonstance aggravante en cette période électorale ».
Treize candidats
Les Malgaches sont appelés aux urnes le 16 novembre pour choisir leur prochain président. Les bureaux ouvrent à 6 heures du matin. Onze millions d’électeurs inscrits devront choisir entre treize candidats.
Le président sortant Andry Rajoelina, 49 ans, brigue un second mandat. Mais les tensions avec l’opposition sont vives : dix opposants et candidats rassemblés au sein d’un collectif, dont les anciens présidents Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana, ont appelé les électeurs à ne pas voter.
Ils contestent l’éligibilité de Rajoelina après un récent scandale autour de sa double nationalité française et malgache, et réclament une suspension du processus électoral.
Gaz lacrymogène
Les opposants ont multiplié les appels à manifester à Antananarivo depuis début octobre. Les rassemblements, régulièrement dispersés au gaz lacrymogène, n’ont toutefois remporté le soutien que de quelques centaines de participants.
Les opposants, qui réclament une intervention de la communauté internationale, ont annoncé leur intention de poursuivre les protestations dans les prochains jours. Le gouvernement de Rajoelina a plusieurs fois dénoncé une « volonté de renverser le pouvoir », accusant l’opposition de « menacer la stabilité du pays ».
Le scrutin, initialement prévu le 9 novembre, avait été reporté d’une semaine le mois dernier à la suite de la blessure d’un candidat lors d’une manifestation. Washington et l’Union européenne ont exprimé leur « préoccupation » et dénoncé un usage disproportionné de la force contre l’opposition.
(Avec AFP)
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