Guinée : échauffourées entre forces de l’ordre et opposition à Conakry

Des échauffourées entre forces de l’ordre guinéennes et sympathisants de l’opposition ont éclaté, le 8 mars, à Conakry à l’occasion de l’enterrement de six victimes des violences survenues ces derniers jours. Au moins un jeune a été blessé dans ces incidents, alors que la Guinée est en proie à une nouvelle crise liée aux élections législatives fixées le 12 mai.

Des policiers guinéens le 4 mars 2013 à Conakry © AFP

Des policiers guinéens le 4 mars 2013 à Conakry © AFP

Publié le 9 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Un cortège de milliers de personnes, conduit par le leader de l’opposition Cellou Dalein Diallo et d’autres opposants, se dirigeait vers un cimetière en périphérie de la capitale après une prière à la grande mosquée, en entonnant des slogans hostiles au président Alpha Condé, qualifié de « dictateur ».

Quand la foule est passée devant le siège du parti présidentiel, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), certains manifestants ont jeté des pierres sur les gendarmes et les policiers déployés en grand nombre devant le bâtiment, qui ont répliqué en lançant des gaz lacrymogènes. Le cortège s’est scindé en deux, une partie continuant vers le cimetière tandis que de nombreux sympathisants d’opposition fuyaient face aux lacrymogènes.

Les jeunes ont donné leur vie dans le combat contre la dictature d’Alpha Condé

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Après l’enterrement des six victimes, il y a eu de nouvelles échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants tout près du cimetière. Dans le même secteur, un poste de gendarmerie a été complètement incendié, de même que des étals de commerçants. Le correspondant de l’AFP a pu voir un jeune blessé à la tête alors que la foule se dispersait pour fuir de nouveaux jets de lacrymogènes. Il n’avait pas été possible vendredi soir de joindre le porte-parole du gouvernement.

Durant l’enterrement, Cellou Dalein Diallo, rival malheureux d’Alpha Condé à la présidentielle de 2010, a rendu hommage aux victimes, des « jeunes qui ont donné leur vie dans le combat (…) contre la dictature d’Alpha Condé ». Plaidant pour « un Etat de droit » et « la démocratie» face à une « politique d’exclusion et d’arbitraire », il a lancé: « il faut qu’Alpha Condé comprenne qu’on ne peut pas nous intimider, qu’on ne peut pas continuer à tuer les jeunes ».

Les opposants ont dernièrement multiplié les manifestations pour exiger des législatives libres et transparentes, un scrutin sans cesse repoussé depuis 2011 et désormais fixé le 12 mai. La dernière manifestation, le 27 février à Conakry, avait dégénéré en affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, suivis d’autres violences les jours suivants, ayant fait au total au moins huit morts et plus de 240 blessés en moins d’une semaine. Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées, d’après des témoins.

Le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana et des représentants de la classe politique et de la société civile ont entamé jeudi des discussions, en prélude à un dialogue pour tenter de sortir la Guinée de la crise.

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(AFP)

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