Kenya : Odinga conteste en justice sa défaite mais appelle au calme
Le Premier ministre sortant Raila Odinga a annoncé le 9 mars qu’il allait contester en justice sa défaite à la présidentielle au Kenya face à Uhuru Kenyatta, mais a appelé ses partisans à rester calme.
Mis à jour le 9 mars 2013 à 13h46
M. Odinga, dont la précédente défaite il y a cinq ans avait provoqué des violences sans précédent, a dénoncé « des irrégularités massives » autour du scrutin de lundi, mais il a souligné que « la violence maintenant pourrait détruire ce pays pour toujours ».
Les résultats compilés de la totalité des 291 circonscriptions, affichés dans la nuit sur les écrans au siège de la Commission électorale, donnent à M. Kenyatta 6.173.433 voix sur un total de 12.338.667 de bulletins, soit 50,03% des votants. De son côté M. Odinga, Premier ministre sortant, a recueilli 5.340.546 voix, soit 43,28% des votants et enregistre, à 68 ans, sa troisième et probable ultime défaite présidentielle. Les chiffres diffusés par la Commission montrent un taux de participation record, avoisinant les 85%.
La fête
Les partisans de M. Kenyatta, 51 ans, ont commencé à fêter, dès le milieu de la nuit, la victoire de leur champion, tandis que ceux de M. Odinga, sous le choc, attendaient que ce dernier s’exprime publiquement.
Aucun incident notable n’a été pour l’heure signalé, cinq ans après les terribles violences sur lesquelles avait débouché la défaite contestée de M. Odinga à la présidentielle de fin 2007, annoncée après un dépouillement soupçonné d’avoir été manipulé. M. Kenyatta, qui soutenait à l’époque le sortant Mwai Kibaki – alors réélu de justesse et qui à 81 ne se représentait pas cette année -, et M. Ruto, à l’époque derrière M. Odinga, sont tous deux inculpés par la Cour pénale internationale (CPI) pour leur rôle présumé dans l’organisation de ces violences entre partisans des deux camps.
L’alliance, a priori contre nature, entre ces deux anciens ennemis est une des clés de la large victoire de M. Kenyatta.
Interrogé par l’AFP sur les conséquences de cette élection sur la comparution prochaine des deux hommes devant la CPI, un porte-parole de la coalition Jubilee s’est refusé à tout commentaire, mais a renvoyé à de précédentes déclarations de M. Kenyatta assurant qu’il collaborerait dans tous les cas avec l’institution judiciaire internationale.
(AFP)
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