Les bureaux de vote ont ouvert à Madagascar

Après une campagne très tendue, les électeurs voteront toute la journée pour le premier tour d’une présidentielle dans laquelle Andry Rajoelina remet son mandat en jeu alors que son éligibilité est contestée par l’opposition.

Le président malgache Andry Rajoelina vote dans un bureau de vote à Ambatobe, Antananarivo, le 16 novembre 2023, lors du premier tour de l’élection présidentielle à Madagascar. © MAMYRAEL / AFP

Le président malgache Andry Rajoelina vote dans un bureau de vote à Ambatobe, Antananarivo, le 16 novembre 2023, lors du premier tour de l’élection présidentielle à Madagascar. © MAMYRAEL / AFP

Publié le 16 novembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Madagascar, au lendemain d’une nuit de couvre-feu dans la capitale, a commencé à voter le 16 novembre pour le premier tour de sa présidentielle, dans un contexte de vives tensions entre le camp du président sortant, Andry Rajoelina, confiant de l’emporter, et dix candidats de l’opposition qui ont appelé au boycott.

L’un des principaux enjeux du scrutin sera de voir si les électeurs favorables à l’opposition, parmi les onze millions d’inscrits, décident ou non de rester chez eux.

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Les bureaux de vote doivent rester ouverts jusqu’à 17 heures. En 2018, la participation au premier tour avait été inférieure à 55 %. Finalement élu à l’issue de ce scrutin, Andry Rajoelina, 49 ans, qui avait accédé une première fois au pouvoir en 2009 à la faveur d’une mutinerie chassant l’ex-président Marc Ravalomanana, brigue aujourd’hui un second mandat.

Manœuvres du pouvoir

Depuis un récent scandale sur sa double nationalité française et malgache, son éligibilité est contestée par l’opposition, qui dénonce des manœuvres du pouvoir pour le reconduire.

Dix opposants et candidats, ralliés dans un collectif rassemblant notamment deux ex-présidents et d’anciens ministres, ont réclamé une suspension du processus électoral. « Nous refusons l’élection de jeudi et nous appelons tous les Malgaches à considérer que cette élection n’existe pas », avait déclaré mardi au nom du collectif le candidat Hajo Andrianainarivelo, 56 ans.

Depuis début octobre, les opposants ont multiplié les appels à manifester dans la capitale. Ces protestations, régulièrement dispersées au gaz lacrymogène, n’ont toutefois mobilisé que quelques centaines de soutiens.

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Le collectif d’opposition avait promis de continuer la contestation ces jours-ci. Mais à la veille du scrutin, un appel à rassemblement a finalement été annulé. Et aucun mot d’ordre n’a été donné pour jeudi.

Hélicoptère ou avion privé

Andry Rajoelina s’est dit, lors d’un récent entretien à l’AFP, sûr de l’emporter au premier tour. Déployant de gros moyens, il a sillonné le pays en hélicoptère ou avion privé pendant la campagne. « C’est irresponsable d’inciter les électeurs à ne pas aller voter », avait fustigé sa porte-parole de campagne, Lalatiana Rakotondrazafy, accusant l’opposition de vouloir « saboter » le scrutin par « une tentative de prise en otage de toute la nation ».

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La crise politique dans le pays a été déclenchée en juin par la révélation dans la presse de la naturalisation française, en toute discrétion, d’Andry Rajoelina en 2014. Selon l’opposition, il a dès lors perdu sa nationalité malgache et ne peut pas se présenter au scrutin. Mais la justice a refusé d’invalider sa candidature.

(Avec AFP)

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