Cinéma : remise des prix attendue à la dernière journée du Fespaco
Après une semaine de films et de fête, le Fespaco, grand festival du cinéma africain de Ouagadougou, s’achève samedi par la remise des prix, dont le prestigieux Etalon d’or de Yennenga, qui récompense le meilleur long métrage.
Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco), qui a accueilli pour sa 23e édition plus d’un millier de cinéastes, comédiens et producteurs, se conclut à partir de 15H00 (locales et GMT) là où il a commencé le 23 février: au grand stade de la capitale burkinabè, dans une ambiance festive.
Les stars ivoiriennes du groupe Magic System devraient enflammer le public, de même que le spectacle conçu par le célèbre danseur et chorégraphe burkinabè Seydou Boro, en forme d’hymne à l’Afrique.
Mais le moment le plus attendu sera l’annonce du palmarès. Il départagera les 101 films en compétition dans cinq catégories, où tous les jurys étaient – grande première – présidés par des femmes.
Le jury des longs métrages, emmené par la Française Euzhan Palcy, réalisatrice martiniquaise de "Rue Case-nègres", décernera le trophée le plus convoité, l’Etalon d’or de Yennenga, à l’un des 20 films en lice. Ou plutôt seize, quatre films ayant été déclarés hors course pour non-respect du règlement. Ils étaient tournés en numérique et n’ont pas été "kinescopés" (transférés sur pellicule), ce qui a relancé le vif débat sur le numérique dans un festival qui pour l’instant n’admet que le 35 mm dans la catégorie reine.
"Festival de quartier"?
Sur la qualité de la cuvée 2013, les avis divergent. Si de très beaux films ont été projetés, d’autres semblaient des survivances du cinéma "calebasse" des années 1960-1970, brocardé pour avoir véhiculé une image passéiste et misérabiliste de l’Afrique.
"C’est dommage que le Fespaco continue de sélectionner des films qui ne devraient même pas être vus dans un festival de quartier", peste un réalisateur qui préfère garder l’anonymat, interrogé par l’AFP.
En revanche, pour l’un des doyens du Fespaco, le Malien Souleymane Cissé, seul cinéaste à avoir décroché deux fois la récompense suprême, "on a eu des films de très belle facture sur le plan artistique, technique".
"C’est une chance de ne pas être du jury de ce festival : il y a au moins une dizaine de films qui peuvent prétendre au prix", assure Narjes Torchani, président de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC), qui a remis vendredi le Prix RFI (Radio France Internationale) de la critique au long métrage "One man’s show" de Newton Aduaka (Nigeria).
Ayouch remarqué
Couronné en 2007 au Fespaco, Aduaka, qui vit en France, raconte l’histoire d’un acteur (le Camerounais Emil Abossolo Mbo), qui se découvre atteint d’un cancer et fait le bilan de son existence au milieu des trois femmes de sa vie.
Lui aussi déjà sacré à Ouagadougou (en 2001), Nabil Ayouch (Maroc) espère également décrocher un second Etalon d’or et succéder à son compatriote Mohamed Mouftakir, lauréat en 2011 avec "Pégase".
Avec "Les chevaux de Dieu", Ayouch a présenté l’un des films les plus marquants du festival. En écho aux aux attentats sanglants de 2003 à Casablanca, il évoque la vie dans un bidonville de la cité, où des adolescents sont recrutés par des islamistes qui les endoctrinent avant de les envoyer mourir en "martyrs".
Le beau film de Djamila Sahraoui (Algérie), "Yema", traite lui aussi de l’islamisme, un thème qui a une résonance particulière au moment où les forces armées franco-africaines combattent au Mali voisin des jihadistes liés à Al-Qaïda.
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