Le peuple en otage

Souvent mis en avant aussi bien par les démocrates que par les autocrates et les juntes militaires lors des coups d’État, le peuple reste le grand oublié de tous ces dirigeants qui prétendent agir en son nom.

La guerre à Khartoum, le 7 juin 2023. © AFP

La guerre à Khartoum, le 7 juin 2023. © AFP

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  • Francis Akindès

    Sociologue, professeur à l’Université Alassane-Ouattara, à Bouaké (Côte d’Ivoire)

Publié le 25 novembre 2023 Lecture : 3 minutes.

S’il est un cliché et une idée fausse qui perdurent, c’est bien la définition, attribuée à Abraham Lincoln, selon laquelle la démocratie est « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Cette belle fiction a inspiré le principe de souveraineté populaire et l’invention de divers régimes politiques, mais aussi l’exploitation politique, illimitée, du concept de « peuple souverain ». Démocrates libéraux et antilibéraux, autocrates, populistes, juntes militaires… Tous y ont recours, souvent pour susciter un sentiment d’appartenance à une communauté nationale imaginaire et, surtout, pour rechercher un soutien populaire, légitimer des actions discutables, ou discréditer leurs adversaires.

Populations désabusées

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