En RDC, la défense de Stanis Bujakera Tshiamala obtient une contre-expertise
Les avocats de notre correspondant, accusé d’avoir fabriqué et diffusé un faux document attribué à l’ANR, ont obtenu ce 17 novembre du tribunal de Kinshasa la contre-expertise qu’ils réclamaient et qui, selon eux, démontrera son innocence.
À l’audience du 3 novembre, la défense avait demandé une contre-expertise ainsi que la libération provisoire de notre correspondant à Kinshasa, détenu depuis le 8 septembre. La demande de libération, sur laquelle le tribunal devait se prononcer dans les 48 heures, a été rejetée. Mais le tribunal « a décidé de faire droit » à la demande de contre-expertise, a annoncé son président vendredi 17 novembre à la reprise du procès, lors d’une brève audience publique tenue comme d’habitude dans l’enceinte de la prison où est détenu Stanis Bujakera Tshiamala. « Un expert a été désigné », a-t-il ajouté, la défense saluant aussitôt « le souci du tribunal de la manifestation de la vérité ». La prochaine audience est fixée au 1er décembre.
Félix Tshisekedi assure ne pas « tirer les ficelles »
Notre confrère est poursuivi pour un article publié fin août par Jeune Afrique. Cet article, qu’il n’a pas signé, fait mention d’un document attribué à l’Agence nationale de renseignement (ANR) mettant en cause les renseignements militaires dans l’assassinat, mi-juillet, de l’opposant et ancien ministre Chérubin Okende. Selon les autorités, cette note était un faux, que le ministère public accuse le journaliste d’avoir fabriqué avant de le partager en s’appuyant sur une expertise contestée par la défense.
Depuis l’arrestation de Stanis Bujakera Tshiamala, les appels à sa libération se sont multipliés. Parmi les organisations lui ayant apporté leur soutien, Reporters sans frontières (RSF) affirme, après avoir mené son enquête, que le journaliste n’était pas l’auteur de la note des services de renseignement.
Dans une interview accordée à RFI et France 24, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a assuré le 16 novembre n’être « ni à l’origine de son arrestation, ni en train de tirer les ficelles pour qu’on enfonce Stanis Bujakera Tshiamala ». « Je ne peux pas intervenir. Je n’interviendrai que plus tard peut-être, s’il est condamné, pour une amnistie, une grâce, que sais-je. Mais, à ce stade, je n’ai rien à dire », a-t-il ajouté. « Je suis le premier à être peiné par ce qui lui arrive, mais j’ai en même temps j’ai aussi besoin de savoir ce qui s’est passé », a encore déclaré le chef de l’État.
Quatre mois après, les circonstances de la mort de Chérubin Okende restent mystérieuses. Le 8 novembre, sa famille a annoncé avoir saisi la justice belge, en dénonçant l’inertie et le « silence total » de la justice congolaise sur cette affaire. Elle vise notamment le chef des renseignements militaires congolais qui, selon un avocat bruxellois, a la nationalité belge.
(Avec AFP)
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