En RDC, la campagne pour les élections du 20 décembre est officiellement lancée

Des dizaines de milliers de candidats, dont 26 s’affrontent pour la présidence, se lancent officiellement dimanche dans une campagne électorale d’un mois en RDC, dans un climat politique tendu et sur fond de conflit armé dans l’Est.

Le Congolais Denis Mukwege a officialisé le 2 octobre sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 20 décembre 2023. © Arsene Mpiana / AFP

Le Congolais Denis Mukwege a officialisé le 2 octobre sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 20 décembre 2023. © Arsene Mpiana / AFP

Publié le 19 novembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Si le top départ de la campagne a officiellement été donné ce dimanche 19 novembre, les poids-lourds de l’opposition n’ont pas attendu cette date pour motiver leurs bases, tandis que le président Félix Tshisekedi, candidat à un second mandat, a de son côté multiplié les inaugurations et laissé soin à son équipe de vanter son bilan.

« Des doutes sur la capacité technique »

Mais la campagne va s’intensifier, avec de grandes réunions populaires, des passages dans les médias, des affiches et flyers… Félix Tshisekedi lui-même voit les choses en grand dès le premier jour, avec un meeting au stade des Martyrs à Kinshasa, tandis qu’un de ses principaux challengers, Martin Fayulu, va haranguer les foules à Bandundu, dans une province voisine.

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Le 20 décembre, près de 44 millions d’électeurs inscrits, sur une centaine de millions d’habitants, sont appelés à élire leur président, mais aussi à choisir parmi 25 832 candidats aux législatives, 44 110 candidats aux élections provinciales et 31 234 aux municipales.

Un record, souligne la Commission électorale (Ceni), se disant déterminée à organiser les élections en temps et en heure, en dépit des difficultés logistiques dans un pays de 2,3 millions de km2 aux infrastructures très limitées. « Il y a un agenda politique qui veut des élections dans les délais, mais il y a des doutes sur la capacité technique », relève Trésor Kibangula, analyste politique à l’institut de recherche Ebuteli.

Crise dans l’Est

« La Ceni sait que c’est un défi qu’elle doit relever, il y va de sa crédibilité, estime de son côté le politologue Jean-Luc Kong. Ce qui fait peur, c’est la crise dans l’Est. » Depuis 30 ans, les violences de groupes armés ensanglantent la région, qui connaît un regain de crise avec le retour de l’ancienne rébellion du M23, soutenue par le Rwanda voisin – ce que Kigali dément – et qui s’est emparée de larges pans du Nord-Kivu.

En raison de ce conflit, deux territoires de la province ne vont pas pouvoir voter normalement, mais si la capitale provinciale, Goma, venait elle-même à tomber, c’est tout le processus qui serait compromis. Le M23 « ne prendra pas Goma », affirme Félix Tshisekedi, qui avait fait du retour de la paix une priorité.

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L’ensemble de son bilan est mitigé selon les analystes, catastrophique selon l’opposition, qui brosse un tableau très sombre de la situation et crie d’emblée à la fraude organisée. Outre Martin Fayulu, qui affirme que la victoire lui a été volée en 2018, plusieurs opposants sont sur la ligne de départ, dont Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga, Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son action en faveur des femmes violées, Delly Sesanga ou encore Matata Ponyo Mapon.

Ces derniers se sont réunis cette semaine en Afrique du Sud, pour étudier l’éventualité d’une candidature commune face au président sortant dans cette élection à un seul tour. Une coalition a été formée et un programme commun adopté, mais par les émissaires de seulement quatre candidats, le camp Fayulu n’ayant pas adhéré au projet.

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(Avec AFP)

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