Syrie : incidents dans le nord entre villageois et rebelles d’Al-Nosra
Au moins quatre incidents ont opposé en moins d’une semaine des habitants aux combattants du groupe jihadiste du Front al-Nosra dans le nord-ouest de la Syrie sous contrôle rebelle, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.
Au moins quatre incidents ont opposé en moins d’une semaine des habitants aux combattants du groupe jihadiste du Front al-Nosra dans le nord-ouest de la Syrie sous contrôle rebelle, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.
Ces altercations, dont l’une a failli dégénérer en affrontement armé, ont eu lieu dans la région d’Atme, base arrière de la rébellion dans la province d’Idleb, où le groupe avait pourtant acquis la sympathie de la population en s’imposant ces derniers mois comme fer de lance de la guerre contre le régime de Bachar al-Assad.
Des combattants du Front Al-Nosra, qui compte de nombreux volontaires étrangers, sont intervenus dans une querelle entre villageois en début de semaine à Qah, ont raconté à l’AFP deux témoins. Ils ont pris à partie puis arrêté un homme ayant prononcé des jurons après un banal accident de voiture, avant d’essayer de l’emmener dans la ville voisine de Darett Ezza pour qu’il soit jugé par un tribunal islamique.
Un responsable local, frère de l’homme interpellé, a immédiatement mobilisé des dizaines d’hommes en armes pour obtenir sa libération, tandis que des combattants jihadistes sont arrivés en renfort à leur QG d’Atme.
A l’issue d’un dangereux face-à-face, toujours selon les deux témoins, les villageois ont ouvert le feu dans les roues de deux véhicules des membres d’Al-Nosra qui tentaient d’emmener leur prisonnier, et ont enlevé à leur tour un chef de l’organisation islamiste.
Ce dernier a été relâché deux jours plus tard grâce à une médiation, après avoir vu ses geôliers raccourcir à coups de ciseau sa longue barbe de salafiste, et en échange de la libération du villageois arrêté par les jihadistes.
Les habitants de Qah ont ensuite fêté leur victoire sur al-Nosra par des centaines de tirs en l’air, un événement plutôt rare en Syrie où les rebelles manquent cruellement de munitions.
Vendredi à Atme, un cheikh jordanien du Front al-Nosra a voulu prendre la parole à la mosquée lors de la prière hebdomadaire, mais en a été empêché par un notable local, puis par une grande partie des villageois présents, selon plusieurs habitants. La tension est vite montée, les hommes d’al-Nosra sur place ont alors fait mine de prendre leurs armes, provoquant une vive altercation avec les fidèles. La situation a failli dégénérer, a souligné une source rebelle.
Deux jours auparavant devant la même mosquée, une bagarre avait opposé des villageois et des membres d’al-Nosra pour un motif similaire. Dans le bourg d’Ad Dana, des fidèles et des jihadistes, apparemment membres d’un groupe affilié au Front al-Nosra, en sont venus aux mains dans une mosquée où là aussi, un cheikh koweïtien avait voulu prendre la parole à la place de l’imam local.
"Chaque jour qui passe maintenant, il y a ce genre d’incident avec ces gens qui veulent nous imposer leur façon d’être. Ils commencent à nous poser problème", a commenté un notable d’Atme.
Le Front al-Nosra, un groupe directement lié, selon Washington, à Al-Qaïda en Irak, est composé majoritairement de Syriens mais compte aussi de très nombreux jihadistes étrangers de toutes nationalités. Il a revendiqué des centaines d’attaques et plusieurs dizaines d’attentats suicide en Syrie.
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