L’Algérien Ramtane Lamamra nommé envoyé spécial de l’ONU au Soudan
Écarté en mars du ministère des Affaires étrangères, le diplomate vient d’être désigné comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Soudan.
Pour Ramtane Lamamra, le départ à la retraite n’aura duré que huit mois. Limogé en mars 2023 de son poste de ministre des Affaires étrangères, il reprend du service à l’international comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Soudan. La décision de nommer le diplomate algérien pour remplacer l’Allemand Volker Perthes a été annoncée vendredi 17 novembre par Stéphane Dujarric, porte-parole d’António Guterres.
Le nom de l’ancien chef de la diplomatie algérienne figurait sur la short list des Nations unies depuis la démission de Perthes, en septembre dernier. Le choix de Ramtane Lamamra a été acté le 16 novembre, après un dernier échange entre celui-ci et António Guterres, avec lequel l’ex-chef de la diplomatie algérienne entretient d’excellentes relations.
Au-delà de l’amitié et de la relation de confiance qui lient les deux hommes, c’est la réputation et la longue expérience de Ramtane Lamamra qui se sont imposées pour faire de lui le successeur de Volker Perthes. Âgé de 71 ans, le natif d’Oued Amizour, en petite Kabylie, affiche un CV impressionnant.
Plusieurs fois ambassadeur, titulaire à deux reprises du portefeuille des Affaires étrangères (sous Abdelaziz Bouteflika et Abdelmadjid Tebboune), Lamamra est réputé pour être un fin connaisseur de l’Afrique et a joué un rôle de premier plan dans le règlement de plusieurs conflits et contentieux entre pays du continent. L’homme entretient de solides amitiés personnelles avec de nombreux dirigeants africains, en activité ou à la retraite.
L’expérience des médiations
Sa nomination comme envoyé personnel au Soudan tombe sous le sens tant Lamamra connait le dossier, pour avoir été membre du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine (AUHIP) pour le Soudan, le Soudan du Sud et la Corne de l’Afrique, entre janvier 2018 et juillet 2021. Auparavant, ce diplomate, qui cultive la discrétion, a assumé plusieurs autres missions notamment comme envoyé spécial de l’Union Africaine (UA) pour le Libéria (2003-2005), médiateur de l’Union Africaine en Mauritanie, en Côte d’Ivoire, aux Comores et à Madagascar, chef de l’équipe de médiation internationale pour la résolution de la crise au Mali (2014-2015) ou encore comme haut représentant de l’Union Africaine « pour faire taire les armes en Afrique », de 2017 à 2021.
En 2016, Ramtane Lamamra est aussi passé tout près de prendre la présidence de la commission de l’UA, avec l’appui de nombreux dirigeants africains, avant que l’ancien président Bouteflika ne s’oppose à sa candidature au motif qu’il avait encore besoin de ses compétences comme ministre des Affaires étrangères.
Bis repetita en mars 2020 lorsqu’il rate de peu le poste d’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye après la démission de Ghassan Salamé. Appuyé par la commission de l’UA, son nom figurait tout en haut de la liste du secrétaire général de l’ONU. Mais l’opposition du Maroc, de l’Égypte, des Émirats arabes unis et des États-Unis avaient finalement eu raison de sa candidature.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...