Centrafrique : la rébellion reconnait un incident mais dit y avoir mis fin
La coalition rebelle Séléka a reconnu vendredi à l’AFP que certains de ses membres étaient entrés dans une localité de la Centrafrique à la frontière de la République démocratique du Congo mais a assuré qu’ils avaient rebroussé chemin après en avoir reçu l’ordre.
La coalition rebelle Séléka a reconnu vendredi à l’AFP que certains de ses membres étaient entrés dans une localité de la Centrafrique à la frontière de la République démocratique du Congo mais a assuré qu’ils avaient rebroussé chemin après en avoir reçu l’ordre.
"Il y a eu des éléments du Séléka qui sont entrés dans Mobaye (150 km au sud de Bambari, place forte rebelle dans le centre sud de la Centrafrique). En raison des mauvaises communications, ils ont cru que nous n’étions plus au gouvernement. Mais, on leur a dit de rebrousser chemin et ils sont revenus à Alindao", au sud-est de Bambari, a affirmé par téléphone le général Mohamed Moussa Dhaffane, nommé ministre des Eaux, forêts, chasse et pêche du nouveau gouvernement d’union nationale centrafricain.
Des témoins, joints par l’AFP, affirment avoir aperçu plus de cinq véhicules portant l’inscription Séléka. "Sur chacun des véhicules, il y a des mitraillettes et des hommes lourdement armés", a affirmé une habitante. De sources concordantes, il n’y a pas eu de combats, les faibles effectifs des Forces armées centrafricaines (FACA) ayant quitté la ville avant l’arrivée des rebelles.
Egalement de sources concordantes, les rebelles ont pillé la gendarmerie, la mairie, le commissariat de police et des maisons de certaines personnalités administratives. Selon une source proche du gouvernement, les rebelles ont pillé la ville et "si les véhicules sont bien repartis, les hommes sont restés". Des tirs entendus jeudi matin avaient fait fuir des habitants vers le Nord-Ouest de la République démocratique du Congo (RDC) voisine, où ils espéraient échapper à une arrivée présumée des rebelles.
Plus de 2.300 personnes, dont des militaires, s’étaient réfugiés jeudi de l’autre côté du fleuve Oubangui dans le Nord-Ouest de la RDC, a-t-on appris vendredi de source locale congolaise.
Le général Dhaffane a assuré que les ministres Séléka étaient "au travail" mais "attendaient une réponse" du médiateur de la crise le président congolais Denis Sassou Nguesso quant à leurs griefs sur la composition du gouvernement.
Mi-décembre, la coalition de rebelles du Séléka avait pris les armes contre le régime du président François Bozizé, menaçant de prendre Bangui. Après un accord de paix signé le 11 janvier à Libreville, au Gabon, les rebelles ont accepté de participer à un gouvernement d’union nationale.
Mais le Séléka estime que ce gouvernement ne respecte pas l’accord et accuse notamment le président Bozizé d’avoir imposé plusieurs ministres délégués, fragilisant l’action gouvernementale. "On s’est fait violence pour aller au gouvernement et travailler. On ne peut pas aller contre la volonté de notre base, contre celle du peuple centrafricain ou celle de la communauté internationale", a ajouté le général Dhaffane.
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