Guerre Israël-Hamas : « Nous approchons d’un accord de trêve »

À l’heure où Israël poursuit ses bombardements sur Gaza dévasté, les négociations avec le Hamas pour obtenir la libération des otages capturés lors de l’attaque du 7 octobre se poursuivent. Les détails doivent être annoncés prochainement.

Photographies d’enfants israéliens pris en otage par le Hamas le 7 octobre, lors d’un rassemblement devant les bureaux de l’Unicef à Tel-Aviv, le 20 novembre 2023. © AHMAD GHARABLI / AFP.

Photographies d’enfants israéliens pris en otage par le Hamas le 7 octobre, lors d’un rassemblement devant les bureaux de l’Unicef à Tel-Aviv, le 20 novembre 2023. © AHMAD GHARABLI / AFP.

Publié le 21 novembre 2023 Lecture : 4 minutes.

« Le mouvement [Hamas] a livré sa réponse aux frères du Qatar et aux médiateurs. Nous nous approchons de la conclusion d’un accord de trêve », a déclaré ce 21 novembre le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, dans un bref message en arabe envoyé par son bureau. Selon des sources au sein du Hamas et du Jihad islamique, second groupe islamiste armé palestinien, les deux mouvements ont bien accepté un accord dont les détails doivent être annoncés par le Qatar et les médiateurs. Le gouvernement israélien n’a pas réagi dans l’immédiat à ces déclarations.

La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, avait rencontré la veille au soir des dirigeants du Qatar ainsi que Haniyeh, basé dans l’émirat du Golfe, afin d’« avancer sur les questions humanitaires liées au conflit armé en Israël et à Gaza ».

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Si le CICR a assuré ne pas participer à ces pourparlers, il a insisté pour que ses « équipes soient autorisées à rendre visite aux otages afin de s’assurer de leur bien-être et pour leur administrer des médicaments, et afin que les otages soient en mesure de communiquer avec leurs familles », selon un communiqué.

Le Qatar, l’Égypte et les États-Unis œuvrent à un accord pour tenter de libérer des otages enlevés en Israël le 7 octobre par le Hamas, en échange notamment d’une trêve dans la bande de Gaza. « Nous n’avons jamais été aussi proches, nous sommes confiants. Mais il reste du travail. Rien n’est fait tant que tout n’est pas fait », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche, John Kirby. À un journaliste qui lui a lancé la question suivante : « Est-ce qu’un accord de libération des otages est proche ? », le président américain Joe Biden a répondu à Washington : « Je crois. »

« Dix » otages contre « trente » prisonniers

Deux sources proches du dossier ont indiqué que les pourparlers portaient sur un accord portant sur la libération de « 50 à 100 » otages en échange de la libération de 300 prisonniers palestiniens en Israël, dont des enfants et des femmes. Le transfert se ferait par étape à raison de « dix » otages israéliens contre « trente » prisonniers palestiniens par jour et comprendrait l’entrée de nourriture, d’aide médicale et de carburant et surtout une « trêve humanitaire de cinq jours renouvelable ». Mais Israël insiste sur le « regroupement familial » – ce qui signifie que si un civil était libéré, son partenaire le serait également, même s’il était soldat –, ce que le Hamas, opposé à la libération de militaires, refuse pour le moment, selon ces deux sources.

Des proches des otages ont rencontré le 20 novembre au soir le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son « cabinet de guerre », sous pression pour ramener les quelque 240 otages en Israël. « Récupérer nos otages est une tâche sacrée et suprême et je m’y engage », a déclaré le chef du gouvernement sur le réseau social X (anciennement Twitter), après cette rencontre, sans lever le voile sur les pourparlers et disant avoir échangé « à cœur ouvert » avec les familles.

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Récupérer les otages est l’un des objectifs de l’opération israélienne en cours dans la bande de Gaza et lancée dans la foulée de l’attaque du 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien. En Israël, 1 200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités. Dans la bande de Gaza, plus de 13 300 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens, dont plus de 5 600 enfants, selon le gouvernement du Hamas.

Douze morts dans l’attaque d’un hôpital

D’après l’ONU, près de 1,7 million des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés par la guerre dans la bande de Gaza, soumise depuis le 9 octobre à un « siège complet » par Israël, qui bloque les livraisons de nourriture, d’eau, d’électricité et de médicaments.

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L’armée a indiqué dans la nuit que ses soldats « continuaient de combattre » dans le nord de la bande de Gaza alors que des sources palestiniennes faisaient état de tensions à l’hôpital indonésien, cible la veille de frappes israéliennes ayant tué 12 patients et leurs proches » et fait « des dizaines de blessés » selon le Hamas.

Le mouvement islamiste ne cesse de répéter qu’Israël mène « une guerre contre les hôpitaux » de Gaza, dont la quasi-totalité dans le nord du territoire ne fonctionne plus. Israël accuse de son côté le Hamas de se servir des hôpitaux à des fins militaires et d’utiliser les civils qui s’y trouvent comme des « boucliers humains », ce que le mouvement palestinien dément.

La cheffe de la diplomatie indonésienne Retno Marsudi a condamné cette « attaque israélienne […] qui a tué de nombreux civils et est une violation claire du droit humanitaire international ». D’après des sources hospitalières locales, plus d’une centaine de blessés ont été transférés dans la soirée et la nuit de cet hôpital vers le complexe Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Dans la nuit, l’agence de presse palestinienne Wafa a fait état d’une frappe israélienne ayant fait des morts et des blessés sur une résidence du camp de Nuseirat, situé dans le centre de la bande de Gaza.

Poutine à une réunion des Brics sur Gaza

Le président russe Vladimir Poutine doit participer mardi à une réunion virtuelle des pays émergents des Brics consacrée à la guerre à Gaza, pendant que son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov doit recevoir à Moscou ses homologues de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique.

(avec AFP)

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