En RDC, une nouvelle coalition rebelle contre Kabila
Une nouvelle coalition de groupes armés majoritairement basés au Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé dimanche sa création, avec pour objectif de renverser le régime du président Joseph Kabila, réélu fin 2011 au terme d’élections contestées.
Dans une note rendue publique à Kinshasa, l’Union des Forces Révolutionnaires du Congo (UFRC) a annoncé sa formation mi-janvier, en se définissant comme un mouvement "politico-militaire". Elle est basée à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu.
L’UFRC demande des "poursuites judiciaires (…) pour haute trahison" contre Joseph Kabila", écrit Gustave Bagayamukwe Tadji, président du comité de coordination de la coalition, dans cette note datée du 25 janvier et envoyée au secrétaire général de l’ONU, Ban ki-Moon. Elle reproche notamment au président Kabila d’avoir été mal réélu lors des élections contestées du 28 novembre 2011.
Avec l’aide de l’ONU, l’UFRC souhaite l’organisation d’"élections démocratiques et l’instauration rapide d’un ordre politique nouveau, capable d’alléger les misères du peuple congolais et placer les fondements d’une vraie république et d’une démocratie véritablement participative" dans ce pays.
"Le moment venu", elle veut aussi assurer la création d’"organes nationaux de la transition et le début de la réforme du système de défense et sécurité à partir de la province du Sud-Kivu ".
Sud-Kivu
L’UFRC assure qu’elle va "diriger prochainement" cette province "en attendant la démission effective du régime actuel". Pour atteindre ses objectifs, l’UFRC se dit "ouverte à toutes les forces vives congolaises". Elle affirme avoir le soutien de représentants de la société civile, d’organisations politiques et de mouvements politico-militaires "du Sud-Kivu et (d’)une partie du Nord-Kivu".
Les provinces du Nord et du Sud-Kivu, riches en minerais (coltan, cassitérite, or…), sont en proie à des groupes armés locaux et étrangers. Depuis mai, l’armée concentre sa lutte sur le Mouvement du 23 mars (M23) – soutenu selon l’ONU par le Rwanda et l’Ouganda voisins, ce qu’ils nient.
Une force internationale neutre doit être déployée entre la RDC et le Rwanda pour combattre les groupes armés dont le M23. L’UFRC s’est prononcée, sans plus de précision, pour "l’annulation de l’envoi d’une force extérieure, aussi neutre soit-elle, pour garantir la paix dans toute la région". La note d’information de la coalition doit être remise lundi à l’Assemblée nationale, au sénat et à "toutes les ambassades concernées" à Kinshasa.
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