Tiani en visite auprès de ses alliés Goïta et Traoré
Après le Mali, le nouvel homme fort du Niger, arrivé au pouvoir après avoir renversé Mohamed Bazoum, s’est rendu au Burkina Faso.
Le chef du régime militaire au Niger, le général Abdourahamane Tiani, a rencontré le 24 novembre ses homologues à la tête des régimes militaires malien et burkinabè, pour ses premières visites à l’étranger depuis le coup d’État à Niamey, le 26 juillet, au cours duquel il a renversé le président élu Mohamed Bazoum.
Lutte contre le terrorisme et développement
« Le général de brigade Abdourahamane Tiani est arrivé ce [23 novembre], en début de soirée, pour une visite d’amitié et de travail dans notre pays », a annoncé le service de communication de la présidence du Burkina Faso.
« Les deux chefs d’État », le général Tiani et le capitaine Ibrahim Traoré, ont « échangé sur les problématiques communes aux deux pays notamment la lutte contre le terrorisme et les questions de développement socio-économiques », est-il précisé. Tiani a exprimé sa « gratitude » envers Traoré, « son gouvernement » et « l’ensemble du peuple burkinabè pour les soutiens multiples », selon un deuxième communiqué de la présidence burkinabè.
Plus tôt, à Bamako, Tiani a rencontré le colonel Assimi Goïta et a remercié le Mali pour « le soutien et la détermination des autorités et du peuple malien à cheminer auprès des autorités et du peuple nigérien, et ça quels que soient les obstacles », lors d’une déclaration à la presse.
Soutien face à l’embargo de la Cedeao
Rappelant la situation d’embargo du Niger, objet de sanctions politiques et économiques de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), comme l’a été un temps le Mali, le général Tiani a remercié ses voisins malien et burkinabè qui continuent de commercer avec son pays.
« Il paraîtrait que l’objectif de l’embargo était d’exercer une pression sur les autorités, mais c’est sans tenir compte du fait que c’est plutôt le peuple qui souffre et nous en sommes conscients et c’est pourquoi nous sommes disposés à échanger, à négocier, mais avec des gens qui sont animés de bonne volonté, avec des gens sincères, avec des gens qui ont le souci du peuple africain », a ajouté Tiani.
Alliance des États du Sahel
Le Mali et le Burkina Faso, dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État en 2020 et 2022, avaient rapidement affiché leur solidarité avec les généraux de Niamey après leur prise de pouvoir fin juillet. Ils ont créé ensemble une « Alliance des États du Sahel » (AES) qui prévoit une assistance mutuelle en cas d’atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale des trois États et des liens économiques renforcés. L’objectif est de transformer la région sahélienne de « zone d’insécurité » à une « zone de prospérité », a dit Tiani au Mali.
Un communiqué publié le 23 novembre au matin indique que Bamako accueillera du 23 novembre au 1er décembre deux réunions ministérielles « en vue de dégager les perspectives d’opérationnalisation de l’AES », notamment l’élaboration des textes, la mise en place des organes et les modalités de son fonctionnement.
La première réunira les ministres de l’Économie et du Commerce le 25 novembre pour les questions de développement économique. Les ministres des Affaires étrangères des trois pays se réuniront le 30 novembre pour les questions politiques et diplomatiques. Ces réunions précèderont une rencontre à une date ultérieure des ministres de la Défense, poursuit le communiqué.
(avec AFP)
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