En RDC, Mukwege et Fayulu déposent plainte contre la Ceni et le gouvernement

Dénonçant des entraves au processus démocratique, six candidats à la présidentielle congolaise ont saisi la Cour de cassation, ce jeudi 23 novembre. La plainte pour « abstention coupable » vise le président de la Commission électorale nationale indépendante, Denis Kadima, et le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi.

 © Damien Glez

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Publié le 24 novembre 2023 Lecture : 2 minutes.

En RDC, le feuilleton électoral se poursuit, entre inspection d’un processus dont on anticipait un déraillement calendaire et calculs d’une pléthore de candidats confrontés à un scrutin à un seul tour. Alors que deux coalitions d’opposition semblent s’esquisser, chacune fait feu médiatique de tout bois polémique, qui en meeting, qui devant un bouquet de micros.

Dénoncer « des irrégularités intentionnelles »

Ce jeudi 23 novembre, à Kinshasa, à moins d’un mois de la tenue des scrutins, Denis Mukwege, Martin Fayulu et Théodore Ngoy Ilunga annonçaient en conférence de presse déposer plainte pour « abstention coupable » contre Denis Kadima et Peter Kazadi, respectivement président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur. C’est la Cour de cassation qu’ils saisissent avec trois autres prétendants à la fonction suprême, Jean-Claude Baende, Nkema Liloo et Floribert Anzuluni.

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Ils ont dénoncé « des irrégularités notoires et intentionnelles relatives notamment à la fiabilité du fichier électoral, à la publication des listes des électeurs et à la cartographie, ainsi qu’à la délivrance des duplicatas ».

À titre d’exemple d’entraves présumées au bon déroulement du processus démocratique, les conférenciers du jour ont évoqué l’illisibilité progressive et délibérée des cartes d’électeurs imprimées sur du papier thermique, cartes défaillantes dont ils affirment qu’elles représentent 80 % du lot national. Selon eux, les duplicatas seraient monnayés…

Ne pas « cautionner un simulacre »

Ils regrettent également de ne « pas connaître leurs électeurs », par défaut d’affichage du fichier électoral provisoire, lequel empêcherait la vérification des données par les premiers concernés. Quant à la sécurité des candidats, les plaignants déplorent que les instances chargées de l’organisation des élections n’aient pas fourni de forces de police pour protéger les prétendants durant la période de campagne. Ils affirment que la loi prévoit 25 policiers par présidentiable.

Ils soulignent, au passage, que le candidat-président en exercice, Félix Tshisekedi, bénéficie, lui, de la protection de… la garde républicaine. À la conférence de presse, Théodore Ngoy Ilunga a refusé de « cautionner un simulacre ». Doit-on lire, dans cette déclaration, une menace de boycott qui pourrait amener la liste des candidats à se réduire comme peau de chagrin ? Certains se sont déjà mis en retrait, au titre de ralliements, notamment à Moïse Katumbi.

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