À Addis-Abeba, les deux Soudans s’engagent à fixer un calendrier de sortie de crise

Les présidents soudanais, Omar el-Béchir, et sud-soudanais Salva Kiir se sont engagés samedi à Addis-Abeba à fixer un calendrier pour relancer l’application d’accords essentiels, au point mort depuis trois mois, portant notamment sur le partage des ressources pétrolières, ont annoncé les médiateurs.

Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn accueille le président sud-soudanais Salva Kiir © AFP

Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn accueille le président sud-soudanais Salva Kiir © AFP

Publié le 6 janvier 2013 Lecture : 3 minutes.

Avec cette annonce est apparu l’espoir d’une avancée dans le règlement des graves différends entre les deux Soudans, financièrement exsangues depuis l’arrêt par le Soudan du Sud il y a un an de la production de pétrole, qui transite par les oléoducs du Soudan pour être exporté.

Les contentieux entre les deux pays portent principalement sur le partage des ressources pétrolières, le statut des ressortissants de chaque Etat sur le territoire de l’autre, le tracé des frontières et l’avenir de la zone frontalière d’Abyei disputée entre les deux pays.

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Le médiateur de l’Union africaine (UA), l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, a affirmé que les deux présidents s’étaient engagés à trouver un accord et à l’appliquer "sans condition".

"Nous préparons un cadre pour l’application de tous les accords existants avec un calendrier", a déclaré Thabo Mbeki, ajoutant que l’UA complèterait ce calendrier avant le 13 janvier.

Les accords, signés pas MM. el-Béchir et Kiir en septembre 2012, n’ont toujours pas été mis en oeuvre. A l’époque, les deux présidents s’étaient mis d’accord sur les modalités de reprise de la production pétrolière de Juba, dont l’exportation dépend des oléoducs du Nord et dont l’arrêt par Juba depuis janvier 2012, après un désaccord avec Khartoum, a mis les économies des deux pays à genoux. Ils avaient aussi décidé la mise en place d’une zone-tampon démilitarisée à leur frontière commune.

Pétrole

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Mais la production pétrolière n’a toujours pas repris et la délimitation de la zone-tampon continue de poser problème. Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, qui a accueilli les négociations, s’est dit "très satisfait" du progrès des discussions. "Je suis très heureux de voir que les obstacles ont disparu et que l’application (des accords) puisse reprendre", a-t-il dit à la presse.

Le Soudan du Sud est devenu indépendant en juillet 2011 en vertu d’un accord de paix qui a mis fin à une longue guerre civile (1983-2005, deux millions de morts). Mais les questions restées en suspens enveniment les relations entre les deux pays et des combats au printemps les avaient conduits au bord d’un nouveau conflit.

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Pour ces nouveaux pourparlers orchestrés par l’UA, les dirigeants des deux Soudans étaient arrivés vendredi en fin d’après-midi dans la capitale éthiopienne et avaient d’abord entamé des discussions, chacun à leur tour, avec les médiateurs, selon des diplomates et une journaliste de l’AFP.

Ce sommet, qui se déroule au palais présidentiel éthiopien, intervient alors que l’armée sud-soudanaise a de nouveau accusé jeudi les forces soudanaises de l’avoir attaquée dans l’Etat sud-soudanais du Bahr el-Ghazal occidental (nord-ouest).

Positions figées sur Abyei

Le négociateur principal de Juba, Pagan Amum, a qualifié de "malheureuses" les attaques au sol et les bombardements aériens mercredi et a souligné que le climat des pourparlers en avait pâti.

Avant les discussions, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège avaient publié un communiqué commun demandant aux armées des deux pays de "se retirer immédiatement" de la zone frontalière. La reprise de la production de pétrole est "particulièrement importante pour les deux économies et ne devrait pas être retardée par les négociations portant sur d’autres questions", avaient-ils relevé.

Les deux dirigeants, qui ne se sont pas exprimés directement devant la presse, ont toutefois été vus souriants et se serrant la main après la réunion, aux côtés de Mbeki et Hailemariam.

Les positions sont en revanche restées figées sur Abyei, une zone grande comme le Liban, riche en pétrole et revendiquée par les deux pays. En mai 2011, l’armée soudanaise avait envahi cette région, contraignant les quelque 100.000 habitants à fuir, avant de l’occuper pendant un an. A présent, la zone d’Abyei est contrôlée par des casques bleus éthiopiens.

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