Soudans : Omar el Béchir et Salva Kiir en sommet à Addis Abeba
Les présidents soudanais, Omar el-Béchir, et sud-soudanais, Salva Kiir, se sont rencontrés samedi à Addis Abeba sous l’égide de l’Union africaine, pour la première fois depuis que les deux chefs d’Etat rivaux ont signé en septembre d’une série d’accords restés lettre morte.
![Le président sud-soudanais Salva Kiir (g), le médiateur de l’Union africaine Thabo Mbeki (d). © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/01/05/005012013113900000000soud.jpg)
Le président sud-soudanais Salva Kiir (g), le médiateur de l’Union africaine Thabo Mbeki (d). © AFP
Mis à jour à 16h30.
Samedi, une première réunion s’est tenue en présence du médiateur de l’UA, l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, et du Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.
Auparavant, MM. el-Béchir, Kiir, Mbeki et Hailemariam avaient été vus assis ensemble, en train de parler et de rire.
Les ministres de la Défense et des délégations des deux pays avaient également fait le déplacement en Ethiopie pour ce nouveau sommet sensible, 18 mois après l’indépendance de Juba.
Le Soudan du Sud est devenu indépendant en juillet 2011 en vertu d’un accord de paix ayant mis fin à une longue guerre civile (1983-2005, deux millions de morts). Mais les questions restées en suspens enveniment les relations entre les deux pays et des combats au printemps les avaient conduits au bord d’un nouveau conflit.
Pour ces nouveaux pourparlers orchestrés par l’UA, les dirigeants des deux Soudans étaient arrivés vendredi en fin d’après-midi dans la capitale éthiopienne et avaient d’abord entamé des discussions, chacun leur tour, avec les médiateurs, selon des diplomates et une journaliste de l’AFP. La réunion de samedi devait se prolonger dans l’après-midi.
Les deux dirigeants sont censés quitter Addis Abeba dans la soirée. Mais des sources diplomatiques estiment que les discussions pourraient se prolonger dimanche si un accord n’est pas trouvé.
Production pétrolière
Ce sommet, qui se déroule au palais présidentiel éthiopien, intervient alors que l’armée sud-soudanaise a de nouveau accusé jeudi les forces soudanaises de l’avoir attaquée dans l’Etat sud-soudanais du Bahr el-Ghazal occidental (nord-ouest).
Le négociateur principal de Juba, Pagan Amum, a qualifié de "malheureuses" les attaques au sol et les bombardements aériens mercredi et a souligné que le climat des pourparlers en avait pâti.
Les contentieux entre les deux pays portent notamment sur le partage des ressources pétrolières, le statut des ressortissants de chaque Etat sur le territoire de l’autre, le tracé frontalier et l’avenir de la zone frontalière d’Abyei.
Avant les pourparlers, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège avaient publié un communiqué commun demandant aux armées des deux pays de "se retirer immédiatement" de la zone frontalière. La reprise de la production de pétrole est "particulièrement importante pour les deux économies et ne devrait pas être retardée par les négociations portant sur d’autres questions", avaient-ils relevé.
Abyei
Les accords que MM. el-Béchir et Kiir avaient signé il y a trois mois n’ont toujours pas été mis en oeuvre. Ils s’étaient ainsi mis d’accord sur les modalités de reprise de la production pétrolière du Soudan du Sud, dont l’exportation dépend des oléoducs du Nord et dont l’arrêt par Juba depuis janvier 2012, après un désaccord avec Khartoum, a mis les économies des deux pays à genoux.
Ils avaient aussi décidé la mise en place d’une zone-tampon démilitarisée à leur frontière commune. Mais la production pétrolière n’a toujours pas repris et la délimitation de la zone-tampon continue de poser problème.
Les positions restent également figées sur Abyei, une zone grande comme le Liban, riche en pétrole et revendiquée par les deux pays. En mai 2011, l’armée soudanaise avait envahi cette région, contraignant les quelque 100.000 habitants à fuir, avant de l’occuper pendant un an. A présent, la zone d’Abyei est contrôlée par des casques bleus éthiopiens.
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