Patrice Talon et Thomas Boni Yayi vont-ils renfiler les gants ?

Ce 27 novembre, le président béninois reçoit le parti Les Démocrates dirigé par son prédécesseur.

 © Damien Glez

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Publié le 27 novembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Les Béninois qui s’étaient pris à rêver de renouvellement générationnel à l’occasion des élections générales de 2026, vont-ils en être pour leurs frais ? Le chef de l’État était censé clore sa présidence à la fin de son second quinquennat, tandis que son prédécesseur – pasteur chrétien évangélique pentecôtiste depuis 2012 – semblait occupé à enregistrer des chansons ferventes. Puis, en avril dernier, le bâtonnier Jacques Migan a déclaré que « les Béninois souhaiteraient un troisième mandat » de Patrice Talon. Puis, en octobre, Thomas Boni Yayi fut désigné président des Démocrates à l’issue du premier congrès du parti.

Sur le devant de la scène

Le second ne revient-il dans la lumière politicienne que pour mieux contrer les velléités du premier ? Ou à l’inverse, le premier est-il être tenté par le nouveau combat qu’on lui suggère, même si son entourage répète que ce n’est pas le cas ? Toujours est-il qu’en ce début de semaine, les deux hommes occupent entièrement l’échiquier politique du Bénin.

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Accompagné de son numéro deux, Éric Houndété, Thomas Boni Yayi conduit la délégation du principal parti d’opposition reçu, ce 27 novembre, par le président de la République au palais de la Marina. C’est d’ailleurs l’un des récents courriers de l’ancien chef de l’État à la communauté internationale qui semble avoir suscité la proposition de conclave : Thomas Boni Yayi y dénonçait l’organisation des élections, émettait des doutes sur les organes en charge des scrutins et réclamait un audit du fichier électoral avant 2026.

Après avoir lancé son invitation le 23 novembre, Patrice Talon a évoqué une réunion sous forme d’échange direct, sans la presse. Pour le reste, c’est plus flou. On ne sait pas combien de temps durera la rencontre ni si la présidence accèdera à la volonté exprimée par l’opposition, dans un communiqué, d’évoquer d’autres sujets que ceux soulevés par la lettre de Yayi Boni, notamment « le vote de la loi d’amnistie en faveur des exilés et détenus politiques, l’organisation d’un dialogue politique national » et « l’emploi des jeunes ».

Tout juste peut-on se hasarder à supposer que l’humour pourrait être au rendez-vous. Au vu des nouvelles exigences des Démocrates, un proche du chef de l’État a ironisé : « On vous invite à un mariage et vous voulez établir le menu ».

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