Centrafrique : la rébellion veut que le départ de Bozizé soit discuté avec l’UA

La coalition rebelle du Séléka a déclaré à l’AFP souhaiter que le départ du président centrafricain François Bozizé soit discuté dimanche avec le président de l’Union africaine (UA), le Béninois Yayi Boni, venu à Bangui pour tenter d’instaurer le dialogue.

Le président centrafricain François Bozizé, le 14 mars 2012 à Dakar. © AFP/Archives – Georges Gobet

Le président centrafricain François Bozizé, le 14 mars 2012 à Dakar. © AFP/Archives – Georges Gobet

Publié le 30 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 30/12/12 à 11h45

La rébellion du Séléka a demandé dimanche le départ du président centrafricain François Bozizé et n’exclut plus de prendre Bangui où le président de l’Union Africaine Thomas Boni Yayi était attendu pour encourager un dialogue. De leur côté, les pays d’Afrique centrale ont averti qu’ils s’opposeraient à une avancée des rebelles sur la capitale dont ils ne sont plus qu’à 160 km.

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"La question (du départ de François Bozizé) doit être discutée avec l’Union africaine", a déclaré à l’AFP le porte-parole de la coalition du Séléka Eric Massi, soulignant que le président Bozizé doit "reconnaître sa défaite militaire sur le terrain (…) et en tirer les conclusions".

Désormais en position de force, et très sceptique sur la volonté de Bozizé de respecter d’éventuels accords, selon M. Massi, le Séléka semble de moins en moins disposé au dialogue et n’exclut pas d’entrer dans Bangui. "Le président centrafricain François Bozizé a l’intention de livrer bataille à Bangui, et si la situation l’exige, nous prendrons des dispositions", a affirmé le porte-parole, se disant inquiet de la situation sécuritaire à Bangui pour les familles et proches du Séléka qui sont "harcelés, intimidés et même enlevés".

État des forces en présence, sur le territoire centrafricain

(Cliquez sur les pictogrammes pour voir l’avancée des rebelles)

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Afficher Avancée des rebelles de la coalition Séléka sur une carte plus grande

Installé dans la ville de Sibut, à 160 km au nord de Bangui, le Séléka n’a plus qu’à prendre la dernière localité verrou de Damara – où sont regroupées les Forces armées centrafricaines ainsi qu’un contingent d’interposition de l’armée tchadienne- s’il veut atteindre la capitale centrafricaine, à à peine 75 km de là.

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Damara, "limite à ne pas franchir"

Il risque toutefois de trouver de se heurter à une résistance armée. Les forces de la CEEAC (présentes en Centrafrique) sont en état d’alerte maximale, et la ville de Damara constitue la limite à ne pas franchir. "Nous demandons aux FACA (les forces gouvernementales) et aux rebelles de ne pas dépasser leurs positions actuelles et de laisser une chance au dialogue", a déclaré à la radio nationale le chef de mission de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, Antonio Di Garcia.

"Nous voulons dire au nom de la communauté internationale aux FACA et aux rebelles notre étonnement devant leur entêtement. Et nous le disons en relation avec les décisions des chefs d’Etat", a-t-il souligné. Vendredi, alors que la CEEAC annonçait des négociations sans délai et sans conditions acceptées par toutes les parties, les combats reprenaient à Bambari, importante ville du centre, que les FACA ont tenté vainement de reconquérir.

Dans la même journée, le Séléka a pris la ville de Sibut sans combat, FACA et armée tchadienne s’étant repliées vers Damara. Le Séléka, qui a repris les armes le 10 décembre pour réclamer le respect de différents accords de paix signés entre 2007 et 2011, s’est assuré du controle de la majeure partie du territoire centrafricain à une vitesse fulgurante et sans rencontrer de véritable résistance.

Durant toute sa progression, la rébellion a affirmé être prête à la négociation. Elle réfutait jusqu’à présent vouloir marcher sur Bangui tout en continuant à conquérir de nouvelles villes.

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