Au Togo, des législatives en 2024 sur fond d’insécurité
Fait rare, le gouvernement a dressé le bilan des attaques « terroristes » dans le pays. Il a aussi annoncé l’organisation de scrutins législatif et régional au cours du premier trimestre 2024.
Le gouvernement togolais a annoncé l’organisation d’élections législatives et régionales « au plus tard à la fin du premier trimestre 2024 ». « Le président de la République a instruit le gouvernement de prendre sans tarder toutes les mesures pour permettre d’organiser les prochaines élections au plus tard à la fin du premier trimestre de l’année 2024 », a déclaré Yawa Kouigan, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, à la télévision d’État le 27 novembre.
Les dernières élections législatives et régionales ont eu lieu en 2018 et avaient été boycottées par l’opposition qui avait dénoncé des « irrégularités » dans le recensement électoral. Cette fois, elle se prépare à défier le parti au pouvoir, l’Union pour la République (Unir), et a mobilisé ses partisans à l’occasion du recensement électoral qui a eu lieu du 29 avril au 14 juin, d’où la forte affluence observée dans les centres de délivrance de cartes d’électeurs.
Le fichier électoral est vivement contesté par l’opposition. Il a pourtant été validé mi-novembre par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) qui l’a jugé « suffisamment fiable […] pour permettre la tenue des prochaines élections régionales et législatives dans les conditions de confiance ».
Menace jihadiste
Les questions sécuritaires seront au cœur de l’organisation des prochaines élections. Le gouvernement a assuré « tenir compte de la persistance des défis sécuritaires pour garantir à tous – candidats, électeurs et citoyens – la sécurité nécessaire sur toute l’étendue du territoire national ».
Fait rare, le gouvernement togolais a aussi dressé le bilan des attaques « terroristes » dans le pays, ce 27 novembre. Au cours de l’année 2023, le Togo a fait état de « 31 morts, 29 blessés et 3 disparus » dans des incidents « terroristes », a déclaré Yawa Kouigan. « Notre pays a connu une attaque par embuscade, 11 accrochages avec les groupes armés terroristes, 9 explosions d’engins explosifs improvisés et vingt découvertes et neutralisations d’engins explosifs improvisés », a-t-elle précisé.
Les régions septentrionales du Bénin, du Togo et du Ghana subissent des attaques et des incursions de groupes jihadistes qui prospèrent au Sahel et cherchent à descendre vers le sud.
Jusqu’à présent, le gouvernement togolais communiquait au compte-goutte sur le sujet. En avril, le président Faure Essozimna Gnassingbé avait indiqué que les jihadistes avaient fait environ 140 morts, dont quelque cent civils, depuis leurs premières attaques fin 2021 dans ce pays.
(Avec AFP)
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