Et si la légalisation de la prostitution sauvait les mariages…

Une ancienne ministre zimbabwéenne plaide pour la reconnaissance légale des métiers du sexe, avec un nouvel argument : préserver les foyers de « l’effondrement ».

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Publié le 29 novembre 2023 Lecture : 2 minutes.

Rien de très nouveau dans les positions de la Zimbabwéenne Nyasha Chikwinya à l’égard du commerce de prestations sexuelles. Moralisme mis à part, l’existence persistante du « plus vieux métier du monde » suggère un encadrement de la profession afin d’éradiquer l’exploitation de la chair, la stigmatisation, les maltraitances clandestines, l’absence de protection légale ou la déchéance sanitaire.

« Secteur prospère »

Le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) reconnaît d’ailleurs l’impact néfaste de la criminalisation du travail du sexe dans plus de 103 pays. C’est pourquoi l’ancienne ministre zimbabwéenne de la Femme, du genre et du développement plaidait pour la légalisation de la profession dans son pays, lors d’une récente réunion de l’ONG de défense des droits des femmes « Economic Justice for Women Project » (EJWP).

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Au côté de l’ancien membre du gouvernement, la députée de Goromonzi West, Beatrice Nyampinga, renchérissait, lors de cette même rencontre, que « ce secteur prospère » contribuait « de manière significative au développement » de sa circonscription. Engager un débat sur la dépénalisation de la prostitution permettrait ainsi de capter quelque impôt, dans ce pays où les travailleuses du sexe ont adopté le Mobile Money pour le règlement de leurs prestations…

Si ces arguments convaincants développés dans le débat du 22 novembre dernier n’ont rien de très nouveaux, plus énigmatique est apparue l’évocation, par Nyasha Chikwinya, de « l’importance sociétale de la profession de travailleuse du sexe ». Et la figure de la Zanu-PF (parti au pouvoir à Harare) d’affirmer que les prostituées « sauvent plusieurs mariages de l’effondrement ». Une allusion d’autant plus source de buzz qu’elle n’a pas fait l’objet d’un développement argumenté.

Faut-il comprendre que pour des hommes sexuellement insatisfaits dans leur couple, un rapport sexuel tarifé et censément exempt de sentimentalisme est moins déstabilisant qu’une relation adultère ? Pour les internautes les plus lucides, les travailleuses du sexe sauveraient moins les mariages qu’elles retarderaient d’inéluctables divorces liés aux motivations de l’infidélité.

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