L’humoriste béninois Axel Merryl devient chanteur
Depuis des années, le comédien béninois rassemble des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux avec ses sketchs et son style bien à lui. Ces derniers mois, c’est surtout avec ses chansons inspirées du kompa haïtien qu’il fait un carton.
Le Bénin en pleine poussée(s) de croissance
Dans une Afrique de l’Ouest marquée par une inflation et une instabilité politico-sécuritaire inédites, le pays tire son épingle du jeu et poursuit sa route bille en tête, avec une croissance moyenne de plus de 6,3 % ces trois dernières années. De quoi poursuivre les dépenses consacrées aux grands chantiers, à la sécurité, au social… À deux ans de la présidentielle, Jeune Afrique prend le pouls du pays.
Avec 5,2 millions d’abonnés sur TikTok, 2,7 millions sur Facebook et plus de 1 million sur sa chaîne YouTube, Axel Merryl est une star des réseaux sociaux. Lorsqu’il revient à Abomey-Calavi (sud du Bénin), où il a grandi – comme en ce début d’après-midi pluvieux, au cours duquel il nous accueille sur le toit de la maison en chantier de ses parents –, l’humoriste, comédien et désormais chanteur de 27 ans, ne passe pas inaperçu. Sa popularité, il l’a gagnée sur le web, d’abord avec ses sketchs.
Issu d’une famille aisée – sa mère est cadre dans une banque et son père chercheur à l’université –, Axel Merryl Sofonnou a été élevé au Bénin par sa grand-mère, pendant que ses parents se sont installés à Dakar, au Sénégal, « pour le travail ».
À l’obtention de son baccalauréat, en 2013, le grand jeune homme – il mesure près de deux mètres – s’installe à son tour à Dakar, où il suit un cursus de master à l’École supérieure multinationale des télécommunications (ESMT). Ce sera le point de départ de l’aventure d’Axel Merryl sur le web, que le succès et les millions de vues ne dérouteront pas pour autant des études. « Il faut juste être bien organisé et savoir ce que tu veux faire », assure-t-il aujourd’hui.
« Tout a démarré à Dakar. J’avais du temps libre et j’ai commencé à faire des vidéos », se souvient-il. Ses sketchs et son sourire omniprésent font le tour de l’Afrique francophone, tant et si bien qu’en 2017, sa chaîne YouTube dépasse les 100 000 abonnés, pendant que la formule qui revient régulièrement dans ses vidéos – « Ce que tu vas faire, tu vas te calmer » – devient une expression courante.
Le rythme chaloupé du kompas
C’est en avril 2023 que l’humoriste fait une entrée remarquée dans l’univers musical, en tant qu’auteur, compositeur et interprète. Sa première chanson, « Kimi », embrase les réseaux sociaux. Boosté par la collaboration avec Kimberly Makosso, la fille de l’influenceur ivoirien Camille Makosso, le clip enregistre plus de 2 millions de vues en moins de 72 heures (et plus de 16 millions de vues désormais) sur la chaîne YouTube d’Axel Merryl.
Alors que l’afrobeat a le vent en poupe, lui préfère surfer sur le rythme chaloupé du kompa, une musique haïtienne aux tonalités caribéennes. Un choix artistique inspiré par sa mère : « Elle aime beaucoup les musiques douces. Lorsque j’étais enfant, on faisait beaucoup de karaokés ensemble. » Le succès de « Kimi » ouvre la voie à de nouveaux titres et, déjà, à d’autres clips, dont « Embrasser la mariée » (en septembre) et « Maman » (novembre).
Rêve de cinéma
Mais s’il enchaîne désormais les succès musicaux, l’artiste pluridisciplinaire rêve surtout de cinéma. « C’est mon principal objectif « , répète-t-il. Motivé et déterminé, en attendant de figurer à l’affiche d’une grande production, il multiplie les rôles et apparitions. On peut ainsi le voir dans 3 770, court-métrage du scénariste et réalisateur béninois Iris Ehrlich Tokouete, sorti en salle en juillet dernier en France. Il y tient le rôle principal, celui de Rémy, un étudiant béninois de 23 ans qui doit trouver 3 770 euros afin de pouvoir poursuivre ses études de cinéma en France, où les frais de scolarité ont été augmentés pour les étrangers.
On a également vu le comédien dans le teaser de la série en développement Les Akôwé, produite et réalisée par l’acteur et cinéaste franco-béninois Sèdo Tossou. Et s’il ne réussit pas devant la caméra ? Axel Merryl tient malgré tout à évoluer dans le milieu de la production de films. Il s’est d’ailleurs déjà formé au montage cinéma et aux techniques d’effets spéciaux. Cette pluridisciplinarité représente un atout qu’il utilise au quotidien. « Avoir plusieurs cordes à mon arc me permet d’évoluer plus facilement », résume-t-il.
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Le Bénin en pleine poussée(s) de croissance
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